Ce lundi 30 mars, Twitter a supprimé des vidéos du compte de Jair Bolsonaro, où on le voit fréquenter un marché bondé. Alors que le pays compte 4 371 cas pour 141 morts du Covid-19, le président brésilien continue de relativiser le risque lié à l’épidémie. Alors ce sont les gangs des favelas de Rio qui ont décidé de prendre des mesures en imposant un couvre-feu, rapportait Reuters le 24 mars.

La Cité de Dieu, un quartier pauvre de la métropole, a identifié un premier cas le week-end des 21 et 22 mars. Depuis, des membres de gangs sillonnent les rues du bidonville en diffusant un message enregistré. « Nous imposons un couvre-feu parce que personne ne prend ça au sérieux », dit-il. « Quiconque est dans la rue en train de traîner ou de se promener recevra une correction et servira d’exemple. C’est préférable de rester à la maison à rien faire. Vous êtes prévenus. »

Les habitants des quartiers pauvres voient souvent le virus comme « une maladie de riche » dans la mesure où les premiers infectés ont été des Brésiliens de retour de l’étranger. Au Brésil, près de 40 millions de personnes ont un mauvais accès à l’eau potable et près de la moitié de la population vit sans traitement des eaux usées.

Vendredi 27 mars, le président Bolsonaro a mis en doute les chiffres officiels de décès liés au Covid-19 en Italie et le nombre d’infections rapportées à Sao Paulo. « Certains vont mourir ? Ils vont mourir, c’est triste, triste, mais c’est la vie », a-t-il déclaré avant d’appeler ceux qui ont un emploi à aller travailler.

Source : Reuters