Aux grands maux les grands remèdes. Une récente étude de textes médicaux datant du Moyen-Âge, effectuée par une historienne de l’université d’Exeter, montre que la stérilité était diagnostiquée chez les hommes dès le XIIIe siècle. Le Dr Catherine Rider, interrogée le 27 juillet par Phys.org, explique que les femmes n’étaient pas systématiquement tenues pour responsables lorsqu’un couple ne parvenait pas à avoir d’enfants. Et lorsqu’un homme était jugé infertile, on lui administrait différents traitements en espérant le délivrer du mal qui l’empêchait d’avoir une descendance et d’assurer la pérennité de sa famille. Le plus bizarre d’entre eux étant la prise répétée de testicules de porc, sous une forme particulièrement repoussante. À vrai dire, c’est un manuel de gynécologie du XIIe siècle intitulé Trotula qui révèle qu’à cette époque, on recourait à des analyses d’urine pour déterminer qui de l’homme ou de la femme était « coupable » de ne pas pouvoir procréer. Mais les laboratoires d’analyses de ce temps-là étaient assez peu perfectionnés : les patients devaient uriner dans un pot de son, qu’on laissait mariner pendant neuf à dix jours. Si des vers apparaissaient dans l’un des pots, on tenait le partenaire infertile. Dans le cas d’un homme, comment le soignait-on ? Le premier remède était la prière. Lorsque cela ne suffisait pas – c’est-à-dire la plupart du temps –, on passait à des moyens plus drastiques. Dans un livre du XVe siècle, le Liber de Diversis Medicinis, il est écrit que si un homme veut que sa femme lui donne un enfant prestement, « il doit faire bouillir de l’herbe-aux-chats dans du vin jusqu’à ce qu’il réduise à un tiers de son volume initial, puis il doit boire la décoction l’estomac vide pendant trois jours ». Naturellement, cela ne marchait pas toujours. Aussi, le traitement le plus extrême, décrit dans un autre ouvrage médiéval conservé à la Wellcome Library de Londres, était à base de testicules de porc. Pour mettre un terme à l’infertilité, il convenait de faire sécher et de moudre les testicules de l’animal, avant de les boire dans du vin pendant trois jours. Un peu gluant, mais appétissant. Source : Phys.org