Srivastava, pas Sriracha. C’est le nom d’un scientifique américain que ses recherches poussées en matière d’ulcérologie ont conduit à des résultats surprenants. Pramod Srivastava est immunologue à l’école de médecine de l’université du Connecticut. Et il n’est pas d’accord avec la façon d’agir du système immunitaire intestinal, qui pousse l’intestin à attaquer ses propres cellules en cas d’inflammation. Inflammations qui conduisent par conséquent à des maladies plus ou moins graves et toujours douloureuses, difficiles à soigner dans ce chaos interne. Mais dans sa dernière étude, il affirme avoir trouvé la solution pour apaiser notre système immunitaire intestinal. Où ça ? Dans le piment et le cannabis. Pour comprendre comment il en est arrivé là, il faut revenir brièvement sur ses travaux antérieurs. Srivastava a découvert dans un épisode précédent de sa carrière que les cellules immunitaires réagissaient très fortement lorsqu’il les soumettait à de hautes températures. C’est la raison pour laquelle de fortes fièvres peuvent aider notre système immunitaire à mieux fonctionner. Le scientifique a voulu comprendre pourquoi. « J’ai découvert que certaines cellules de calcium sont libérées dans les nerfs lorsqu’ils sont exposés à de fortes températures », a-t-il confié au magazine Popular Science. « Ainsi, si notre main entre en contact avec une plaque chauffante, ces cellules s’ouvrent, le calcium est libéré dans le nerf et l’influx nerveux est transmis au cerveau, qui sait alors que la plaque est chaude. » Il a découvert par la suite que la capsaïcine, le composant actif du piment qui produit la sensation de brûlure, était capable de déclencher la même réaction sur les cellules immunitaires que de fortes chaleurs : elle les met au travail. En injectant l’agent chimique à des souris atteintes de diabète, Srivastava a constaté avec effarement que leurs cellules immunitaires cessaient de s’affoler pour travailler efficacement. Elles ont cessé d’être diabétiques… Ce qui nous conduit au cannabis, car il semblait délicat à Srivastava de recommander un régime à base de piments aux patients atteints de diabète. Il lui fallait donc trouver un autre agent chimique capable de stimuler ces cellules de calcium. Et il a trouvé l’ingrédient magique : l’anandamide. Il s’agit d’un cannabinoïde dont il a démontré que les effets guérisseurs étaient similaires à ceux de la capsaïcine sur les souris malades. Reste maintenant à concocter un traitement qui sera testé sur l’homme. En attendant, mieux vaut éviter de jouer aux apprentis chimistes en avalant des piments pour apaiser nos maux de ventre. À priori, le résultat est désastreux. Source : Popular Science