Crédits : Silvia Bello Les analyses effectuées sur les restes humains exhumés dans la grotte de Gough, située dans le comté de Somerset, en Angleterre, sont formelles. Les corps, datant d’il y a environ 14 700 ans, ont été mangés, et leurs crânes taillés pour faire des tasses. Publiés le 9 août par des chercheurs du Musée d’histoire de naturelle de Londres dans PLOS ONEces nouveaux résultats font suite à une précédente analyse des mêmes chercheurs datant de 2011, effectuée à partir d’autres ossements découverts dans cette même grotte, qui avançait déjà la même théorie. Apparemment, on s’entre-dévorait joyeusement sur l’île de Bretagne avant de transformer ses victimes en service à thé. Parmi les os déterrés, les chercheurs ont également trouvé un radius orné de gravures. Pour Silvia Bello, auteure de l’étude, cet os permettrait d’avancer une théorie bien précise concernant les raisons du cannibalisme grand-breton : « Les restes exhumés nous ont apporté une preuve sans équivoque que les corps ont été dévorés. Mais la façon dont les crânes ont été taillés et le fait que le radius que nous avons déterré a été gravé suggère que le cannibalisme n’était pas seulement pratiqué pour des raisons nutritives, mais aussi lors de rituels. » Autre détail important, s’il s’agit effectivement de rituels, les personnes sacrifiées faisaient certainement partie du même groupe, puisque « les corps ne portent aucune marque de traumatisme. La victime dévorée était sans doute morte au préalable de causes naturelles ». Crédits : Silvia Bello Si cannibalisme il y a effectivement eu, les chercheurs en ignorent toutefois l’origine, les Grands-Bretons de la grotte de Gough étant « séparés par plus de 20 000 ans des derniers Néandertaliens et des premiers hommes modernes d’Europe, ce qui balaie l’hypothèse selon laquelle il s’agirait de la continuité d’une tradition », affirme Chris Stringer, l’un des chercheurs. Toutefois, son équipe et lui comptent bien découvrir qui étaient réellement les habitants de la fameuse grotte. « Nos recherches devraient nous aider à obtenir des réponses concernant les rapports qu’entretenaient ses habitants entre eux, avec les autres groupes en Grande-Bretagne mais aussi avec les autres populations en Europe continentale. » Source : PLOS ONE