Les moteurs à réaction et leurs carburants appartiennent au passé. Dans un futur plus proche qu’on ne l’imagine, nous n’aurons besoin que d’air et d’électricité pour quitter la terre et nous élancer dans l’espace. Des chercheurs allemands conçoivent actuellement des réacteurs à plasma pour en équiper des aéronefs, d’après un article de New Scientist paru le 17 mai. Et les premiers résultats de leurs expériences sont très encourageants. Le plasma est un état de la matière au même titre que les états gazeux, liquide ou solide, à ceci près qu’on n’est généralement au courant de son existence que par les jeux vidéo et les films de science-fiction. Et pourtant, il est couramment utilisé dans l’industrie et les moteurs à plasma sont coincés au même stade de développement depuis les dix dernières années. Jusqu’à l’arrivée de Berkant Göksel et de son équipe de l’université technique de Berlin, qui sont bien décidés à en équiper les avions. « Nous voulons développer un système qui puisse fonctionner au-delà de 30 kilomètres d’altitude, où les moteurs à réaction standards ne peuvent pas se rendre », explique-t-il aux journalistes. C’est-à-dire, à l’extrémité de notre atmosphère et au-delà. Partants ? Pour l’heure, Göksel et son équipe sont les premiers chercheurs à avoir réussi à faire fonctionner un réacteur à plasma à l’air libre, et ils peuvent atteindre la vitesse ahurissante de 20 km/s. Il faudra cependant attendre encore quelques années avant que la technologie soit susceptible d’être montée sur un avion. Les tests des chercheurs portaient sur des mini-propulseurs de 80 mm de long. Un avion de ligne aurait besoin de 10 000 de ces petites machines pour voler au lieu de ses deux réacteurs… Mais la première étape sera d’en équipe un petit aéronef. Ils tablent sur un nombre de mini-propulseurs situé entre 100 et 1 000 unités pour le faire voler de façon adéquate. Ces avancées excitantes ouvrent la voie d’une révolution des transports dont la prochaine décennie devrait nous réserver de beaux avant-goûts. Actuellement, la principale limite à laquelle se butent les scientifiques est le poids des batteries électriques. Mais il est probable qu’elles finissent par s’alléger au fil de l’évolution de la technologie. Göksel pense déjà à utiliser le potentiel énergétique des panneaux solaires pour pallier au problème. Quelqu’un pourrait-il le mettre en contact avec Elon Musk ? Sources : New Scientist/IOPScience