Crédits : The Lawrence Livermore National Laboratory

La glace n’est pas aussi transparente qu’elle le semble. Sous ses dehors gelés, elle peut dissimuler une intense chaleur, vient de prouver une équipe du Laboratoire national de Lawrence Livermore, en Californie. Avec des lasers très puissants, les chercheurs sont parvenus à créer cette matière « superionique » seulement deux fois moins chaude que le Soleil. Son existence pourrait expliquer les étranges structures d’Uranus ou de Neptune.

Dans l’espace, l’eau n’existe pas sous la forme liquide. Elle bout irrémédiablement puis s’évapore pour former des cristaux de glace, peu importe que la température moyenne soit de -270 °C. Au cours d’une précédente étude, le Lawrence Livermore National Laboratory avait montré que le contraire se produit à haute pression : l’eau se solidifie même s’il fait très chaud. Cette théorie est désormais prouvée par l’expérience.

Placée entre deux diamants, une fine couche d’eau a été soumise à une pression progressive par six lasers. La température est alors montée entre 1650 et 2760 °C (celle du Soleil atteint 5505 °C). Sous la pression, le liquide a gelé. Des rayons X ont mis en évidence la formation de cristaux, de forme cubiques, encore jamais observés. Ils possèdent des atomes d’oxygènes à chaque coin et au milieu de chaque face. La glace superionique existe !

Alors qu’on supposait jusqu’ici qu’Uranus et Neptune étaient composées d’un océan liquide composé d’eau ionique et d’amoniaque, ces recherches montrent qu’elles pourraient avoir un manteau solide de glace superionique, là où la Terre est rocheuse. Cette matière, parce qu’elle est très conductrice, expliquerait l’existence de champs magnétiques.

Source : The Lawrence Livermore National Laboratory