Crédits : ESO/MUSE HUDF

Des astronomes de l’université de Tokyo ont découvert 39 galaxies jusque là « invisibles », situées dans les profondeurs de l’espace, fait savoir une étude publiée dans Nature le mercredi 7 août. Ces galaxies ont été formées au cours des deux premiers milliards d’années de l’univers, dont on estime l’âge à 13,7 milliards d’années. Leur masse, équivalente à 10 milliards de soleils, « est un peu plus petite que la Voie lactée, mais ces galaxies étaient parmi les plus grandes et les plus massives de leur époque », assure Tao Wang, l’auteur principal de l’étude.

Si les 39 galaxies étaient restées indétectables par les astronomes jusqu’à présent, c’est qu’elles sont enveloppées de gaz et de poussière, et qu’elles ont fusionné avec les galaxies supermassives de l’univers moderne. C’est en utilisant le télescope spatial infrarouge Spitzer, développé par la NASA, que l’équipe a d’abord trouvé des traces de ces galaxies, avant de confirmer leur existence grâce au Grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama.

« Cette découverte prouve qu’elles sont bien là ; c’est juste qu’elles sont si poussiéreuses qu’elles ne pouvaient pas être observées à la lumière visible », s’enthousiasme Tao Wang. Des galaxies précoces, qui n’avaient jusque là pas été prises en compte dans la plupart des modèles de l’univers primitif existants, et qui pourraient donc en modifier notre compréhension. « La différence majeure entre notre découverte et les modèles de formation de galaxies actuellement répandus, c’est que le nombre de galaxies massives et poussiéreuses observées est beaucoup plus important que celui qu’on trouve dans ces modèles et simulations », affirme ainsi Tao Wang.

L’astronome assure que les observatoires de nouvelle génération, tels que le télescope spatial James-Webb (JWST), dont le lancement est prévu pour 2021, permettront d’observer encore plus en détails ces mystérieuses galaxies poussiéreuses.

Sources : Nature / Vice