téléchargement L’artiste de Portland récupère des squelettes d’animaux et d’hommes pour en faire des œuvres d’art. Sculpter son corps est de plus en plus facile : les salles de sport sont là pour ça et elles sont partout. Sculpter celui des autres, en revanche, n’est pas si répandu. Surtout s’il s’agit de tailler directement dans leur squelette. À Portland, dans l’Oregon, Jason Borders en a fait son travail. L’artiste de 29 ans perfore les os d’animaux ou d’êtres humains pour les exposer aux quatre coins des États-Unis. Ce qui lui vaut un certain succès. « Bien sûr, j’ai mes raisons de choisir les os humains : ils attirent l’attention », reconnaît-il à Ozy. « Mais je suis avant tout intéressé par leurs dimensions psychologique et universelle. » Si la matière première est coûteuse, sa charge spirituelle donne à l’artiste l’occasion de méditer sur la vie, le temps qui passe et l’au-delà. À ses expositions, le spectateur est invité à faire de même. Pour fascinante qu’elle soit, la démarche suscite également le scepticisme. Le « manque de respect pour la personne » revient souvent parmi les critiques. Même la mère de Jason Borders est « profondément horrifiée et offensée par l’idée », confie-t-il. Mais ce n’est rien à côté des maladies que peut engendrer l’ouverture des os, en libérant des germes ou des bactéries. Les poumons du sculpteur, où un champignon s’est développé, en témoignent. Une fragilité qu’il relativise en auscultant la mort. « Ce crâne avait une pommette fracturée et plus de dents. Je pense que la personne a dû endurer pas mal de douleurs dans sa vie », dit-il en présentant une de ses pièces baptisée « He ». Son travail est actuellement exposé à Portland et à la Nouvelle-Orléans. huesos-tallados-por-jason-borders-04 13 16 huesos-tallados-por-jason-borders-01 huesos-tallados-por-jason-borders-09 huesos-tallados-por-jason-borders-04 huesos-tallados-por-jason-borders-12 pelvis-death-mask-jason-borders 19 192 193 194 195 Crédit : Jason Borders