Crédits : IranWire Maziar Bahari est un journaliste et dissident iranien aujourd’hui exilé à Londres. En 2009, il a été emprisonné et torturé par le régime pendant 118 jours. Aujourd’hui, il est à la tête d’IranWire, un média en ligne écrit en persan et en anglais, qui traite l’actualité politique et sociale iranienne. Tandis que l’élection présidentielle iranienne aura lieu le 19 mai prochain, il a lancé Sandoogh96 (« Vote2017 »), une app qui publie des news politiquement indépendantes. Un geste fort, car si l’Internet iranien est bâillonné par la censure, le réseau de surveillance numérique du régime n’est pas assez perfectionné pour imposer un contrôle sur les applications. « L’Iran est comme une dictature du XXe siècle qui opère au XXIe siècle », résume-t-il dans une interview accordée au magazine Wired. Avec une interface à la Tinder, les utilisateurs de Sandoogh96 swipent les propositions politiques des différents candidats – d’accord, pas d’accord – jusqu’à trouver celui qui représente le mieux leurs convictions. Les thèmes abordés sont très variés et vont des droits des femmes à la politique étrangère du pays, en passant par l’économie. Selon Maziar Bahari, l’app est déjà très populaire dans le pays, où les gens utilisent couramment des applications de messagerie chiffrées comme Telegram pour communiquer sans craindre l’ire du régime en place. Dans moins d’un mois, il sera possible de juger de son influence sur les scrutins. Sources : Wired/IranWire