Crédits : Mujahid Safodien/AFP/Getty On l’appelle whoonga ou nyaope. Elle serait en circulation depuis 2010 dans les bidonvilles sud-africains, où son épidémie préoccupe les autorités. Si son ingrédient principal est l’héroïne ou la morphine, il s’agit d’un cocktail de drogues auxquels les préparateurs ajoutent généralement des détergents ou des médicaments antirétroviraux utilisés pour lutter contre le sida. En juillet dernier, le photographe sud-africain Mujahid Safodien a documenté pour l’AFP le quotidien infernal des usagers de la whoonga, dans les townships de la côte sud du pays. Dans le pays du monde le plus touché par le sida, les vols de médicaments antirétroviraux se multiplient pour confectionner la drogue, faisant planer une menace constante au-dessus des malades sous traitement vivant dans les quartiers les plus défavorisés d’Afrique du Sud. Crédits : Mujahid Safodien/AFP/Getty En 2016, dans son rapport annuel, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime écrivait noir sur blanc ce que les habitants des townships savent depuis longtemps. L’Afrique du Sud est un des leaders mondiaux du développement de nouvelles substances psychoactives. L’épidémie de whoonga, pourtant, semble être circonscrite au pays. Ce sont les effets secondaires psychoactifs des médicaments anti-VIH que recherchent les toxicomanes. L’éfavirenz, par exemple, provoquerait des hallucinations chez certains patients. Enfin, le 29 juin dernier, plusieurs journaux sud-africains (dont le South Coast Herald) ont rapporté que pour « pimenter » leur shoot de whoonga, certains usagers les assaisonnaient désormais de cendres humaines, dérobées dans les cimetières. C’est notamment le cas du Memorial Wall du cimetière de Scottburgh, dans la province du KwaZulu-Natal, qui aurait été vandalisé pour cette raison d’après les autorités locales. Si ce dernier élément n’ajoute aucun effet à la drogue, il témoigne assurément de la désespérance sans fond des victimes de ce mal. Crédits : Mujahid Safodien/AFP/Getty Sources : AFP/ONUDC