Al Pacino dans Scarface — Crédits : Universal Pictures Il reste encore des gens pour dire que la cocaïne n’entraîne pas d’addiction à proprement parler et que les cocaïnomanes ne sont accros qu’aux effets procurés par le puissant alcaloïde. C’est non seulement faux, mais il apparaît que les effets addictifs de la drogue se manifestent dès la première prise. C’est la conclusion d’une étude publiée récemment dans Scientific Reports, menée par une équipe de scientifiques de l’université McGill, à Montreal. Les résultats de leurs expériences indiquent que la cocaïne entraîne la production de dopamine ainsi que le développement de réponses liées à la dopamine dans le striatum ventral, la zone du cerveau où naissent les appétits alimentaires et sexuels. Lorsque la prise occasionnelle se mue en habitude, en raison du vif désir d’y revenir déclenché dans le cerveau, les réponses liées à la dopamine migrent vers le striatum dorsal, un élément important du système de récompense qui donne aux mammifères que nous sommes la motivation nécessaire à la réalisation de certains comportements liés à la survie. Naturellement, quand prendre de la cocaïne s’ajoute à ces comportements, les choses deviennent très inquiétantes. L’expérience a montré que la production de dopamine après la prise de cocaïne était plus commune chez les sujets présentant des « personnalités addictives », bien qu’elle ait aussi été détectée dans les cerveaux de consommateurs occasionnels. Il apparaît aussi que le simple fait de regarder quelqu’un prendre de la cocaïne peut suffire à augmenter le taux de dopamine dans le cerveau d’un usager, et par conséquent lui donner envie de l’imiter. En bref, la cocaïne est une drogue très, très addictive pour laquelle il n’existe pas de traitement de substitution à l’heure actuelle pour aider à s’en défaire. Mieux vaut garder ses distances. Source : Scientific Reports