Depuis plus de 2 000 ans, les bulbes de Lu Bei (Fritillaria delavayi), une plante qui pousse sur les flancs escarpés des monts Hengduan, au sud-ouest de la Chine, sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. Aujourd’hui, un trio de chercheurs chinois et britannique a découvert qu’elle avait développé une technique de camouflage élaborée au fil des siècles pour se soustraire au regard des cueilleurs, rapportait ScienceNews le 20 novembre.

Dans une étude parue dans la revue Current Biology, Yang Niu et Hang Sun, de l’Académie des sciences chinoise, aidés du biologiste Martin Stevens, de l’université d’Exeter, expliquent comment les Lu Bei ont évolué pour se fondre dans le paysage afin que les êtres humains qui constituent leurs principaux prédateurs ne les voient pas.

Lu Bei d’une zone où elles sont peu cueillies

« Son utilisation dans la médecine traditionnelle a conduit la plante à développer un camouflage, afin d’échapper au regard des cueilleurs », explique Martin Stevens. « Et ce camouflage est plus au point dans les zones où la cueillette est la plus intense. » Bien qu’il soit possible que d’autres animaux les mettent sous pression, les chercheurs n’ont pas trouvé la preuve qu’elles constituent un élément important du régime des espèces locales.

Mais leur camouflage n’est pas sans défaut, car en changeant leur apparence pour être moins visibles, les plantes attirent également moins l’attention d’insectes pollinisateurs nécessaires à leur survie. Les chercheurs vont maintenant tenter de déceler ce que l’évolution a prévu pour pallier ce problème.

Lu Bei d’une zone où elles sont très cueillies

Source : ScienceNews