Le corps de Foudouko, un chimpanzé mâle de la réserve sénégalaise de Fongoli, a été retrouvé gisant sur le sol, sans vie et affreusement mutilé, un matin de 2013. Après s’être acharnés contre lui, ses congénères ont dévoré une partie de la dépouille, a relaté le scientifique américain Jill Pruetz dans une revue de primatologie en janvier dernier. C’est la première fois qu’un cas de cannibalisme est constaté chez cette espèce qui n’a pas pour habitude de s’entre-tuer au sein d’un même communauté. En 2001, quand Pruetz a commencé à s’intéresser au groupe, Foudouko n’était qu’un adolescent. Mais il n’a pas tardé à en prendre la tête, épaulé par un autre mâle, Mamadou. Blessé en 2007, ce dernier a dû se tenir à l’écart pendant plusieurs semaines. Lorsqu’il a réintégré le clan, une position inférieure dans la hiérarchie lui a été dévolue. Sans son soutien, Foudouko s’est fait détrôner par des rivaux. « C’était une sorte de tyran », indique Fuetz. « Il y avait cinq jeunes mâles en lutte pour le pouvoir. » Une configuration relativement rare qui expliquerait pourquoi, au moment où il tentait de préserver sa place, Foudouko a été battu à mort puis mangé. Source : New Scientist