Crédits : Pexels L’été dernier, la police de l’État de Pennsylvanie a arrêté un homme qui transportait un flacon sans étiquette contenant un liquide rouge. Durant son interrogatoire, l’homme a expliqué qu’il s’agissait de sang mélangé à du fentanyl, un analgésique 100 fois plus puissant que la morphine. Le mélange était apparemment désigné sous le nom de BLOOD dans la rue. La toxicologue Laura Labay, spécialisée dans les affaires criminelles, a analysé le fluide et rendu ses conclusions le 5 juin dernier. La réalité est plus complexe que ce qu’a bien voulu raconter l’homme. Plus effrayante, aussi. « C’est la chose la plus étrange que j’ai jamais vue », a-t-elle confié au magazine Popular Science. « Le sang est un liquide plus épais. Là, il s’agissait de sang mais comme mélangé à de l’eau. » Sauf qu’évidemment, il ne s’agissait pas d’eau. Laura Labay a détecté 13 substances différentes dans l’échantillon de BLOOD, dont des résidus d’éthanol, de codéine, d’éphédrine, de THC, et 11 mg de méthamphétamine – une dose complète. Crédits : Laura Labay Quand les toxicomanes se shootent, il arrive qu’un peu de sang fasse le chemin inverse et se retrouve dans la seringue. Labay raconte qu’elle et ses collègues ont remarqué qu’il arrivait à certains usagers de laisser leur sang imprégné de drogue remonter dans le tube, avant de faire tourner la seringue pour donner un avant-goût du produit à quelqu’un d’autre. Une pratique de laquelle pourrait dériver le BLOOD, mais à un tout autre niveau, ne s’agissant pas d’échantillon mais d’une véritable dose matinée d’autres substances pour décupler les effets de la meth. « Quelqu’un a dû prendre le sang de quelqu’un d’autre et y ajouter de la méthamphétamine volontairement », explique-t-elle. « Il serait impossible de se promener avec autant de méthamphétamine dans le sang en étant OK. » Cette pratique repoussante, dont on ne sait pas à quel point elle est répandue, est bien évidemment extrêmement risquée. Outre la transmission d’infections et de maladies comme le VIH, une incompatibilité de groupes sanguins est susceptible de provoquer une réaction violente du système immunitaire. En attaquant les cellules sanguines étrangères, des caillots de sang risquent de se former dans les veines et de causer la mort du sujet. Peut-être s’agissait-il d’une pratique très localisée, mais elle n’en reste pas moins horrifiante. Source : Popular Science