Crédits : Flinders University Il y a plus de deux millions d’années, l’Australie était envahie d’animaux terrifiants, dont un dindon géant plus grand qu’un kangourou. C’est ce qu’affirment des chercheurs de la Flinders University, qui ont étudié des ossements découverts il y a un siècle par l’ornithologue anglais Charles Walter De Vis. À l’époque, le scientifique présumait que ces os étaient ceux d’un « pigeon géant ancestral ». La réalité n’est pas très éloignée, puisque les paléontologues ont révélé le mercredi 14 juin 2017 qu’ils appartenaient à un mégapode ancêtre des « dindons du bush », issu de la mégafaune australienne. Crédits : Flinders University « Ces découvertes sont remarquables car elles nous apprennent que plus de la moitié des mégapodes d’Australie ont disparu durant le Pléistocène, et nous ne le réalisons que maintenant », explique la chercheuse Elen Shute. Ces grands oiseaux existent encore aujourd’hui en Australie, mais ils sont beaucoup plus petits. La chercheuse ajoute que l’assertion de Charles Walter De Vis n’était pas dépourvue de bon sens, « du fait de la forme du tarsométatarse », un os situé en bas de la patte arrière de certains oiseaux, dont le pigeon. D’autant que le « dindon géant » retrouvé a été baptisé Progura, pour « ancien gura », une espèce de pigeons qu’on trouve encore de nos jours en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les recherches montrent par ailleurs que malgré leur taille imposante (plus d’un mètre et des os compacts), ces grands oiseaux pouvaient voler et se perchaient probablement sur les arbres. Comprendre comment ces espèces ont disparu en Australie pourrait nous éclairer sur l’évolution de la mégafaune et la façon dont elles se sont malgré tout perpétuées sous d’autres formes aujourd’hui. On ne va pas se mentir, il est rassurant de ne pas risquer de tomber nez à nez avec des dindons géants quand on vadrouille en Australie. Source : Royal Society Open Science