Crédits : UNHCR/Paul Wu

Il a appris à nager en seulement douze mois et espère créer l’exploit en 2020 lors des prochains Jeux olympiques au Japon. L’éprouvant périple d’Eid Aljazairli depuis la Syrie jusqu’au Royaume-Uni était certes entourés d’eau, mais le jeune homme de 24 ans réfugié de Damas ne savait pas nager. Le 17 janvier dernier, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dédiait un article à son courage et à sa ténacité.

En 2016, alors qu’il tente d’atteindre l’Europe, il se noie presque dans la Méditerranée. Ce n’est qu’en janvier 2018 qu’Eid a pour la première fois trempé ses orteils dans une piscine. Dans sa chambre d’hôtel à son arrivée au Royaume-Uni, il tombe par hasard sur une vidéo du nageur Michael Phelps, qu’il ne connaissait pas. Elle le remplit d’une passion nouvelle et d’une conviction : un jour, il pourra y participer lui aussi.

Des cinq livres quotidiennes qu’il reçoit de l’aide publique (soit un peu moins de six euros), il se met à économiser. Lui qui ne pouvait pas « nager deux mètres » apprend les bases de la natation avec l’aide de Trish Brennan. L’instructeur de natation du Waltham Forest College accepte de lui donner des cours gratuits. Par la suite, l’entraîneur Daniel Bullock le prend sous son aile, impressionné par sa vitesse de progression et ses rêves de médaille.

Lors des JO 2016, le temps de sélection des meilleurs nageurs de la planète au 50 m nage libre était un peu en dessous des 23 secondes. Si les temps actuels de Eid sont plus proches des 30 secondes, Bullock est optimiste. « Il est possible d’atteindre un temps inférieur à 28 secondes dans douze mois si le rythme d’entraînement d’Eid ne faiblit pas », explique-t-il à UNHCR.

Aujourd’hui extrêmement soutenu, Eid vit dans une famille britannique et s’entraîne quatre heures par jour à l’Aquatics Centre de Londres. Un crowdfunding lui permet avec les 5 000 livres réunies (environ 5 800 euros) de financer ses entraînements et de le porter un peu plus haut vers les qualifications pour l’équipe olympique des réfugiés.

Sources : UNHCR/Indy100