screenshot-www-google-es-2016-11-16-15-14-59 Si la série HBO Westworld questionne les limites des sexbots, un concept a déjà ringardisé l’idée des robots sexuels : le sexe en réalité virtuelle (ou VR). La VR est en train de repousser les frontières des multiples expériences qui y sont associées, dont le sexe. Mais comme souvent, le progrès se heurte à des questionnements éthiques. En octobre, une participante à un jeu vidéo en VR multijoueurs a raconté sa traumatisante expérience d’abus sexuels en VR, aux circonstances bien trop réelles. Ce témoignage a participé a élargir le débat aux genres de contenus à caractère sexuel pouvant être proposés en VR. Le débat tourne souvent autour de contenus pornographiques, qui à terme pourraient permettre de transfigurer des relations sexuelles virtuelles (ultra-réalistes) mais aussi de basculer vers des dérives criminelles. Les multiples possibilités induites par la VR remettent également en cause les codes moraux de la fidélité. De perfectionnements en perfectionnements, le sexe en VR pourrait-il bientôt devenir meilleur que le sexe réel ? Kathleen Richardson est chercheuse en éthique de la robotique à l’université De Montfort de Leicester. Elle dirige la campagne Against Sex Robots. Pour elle, la VR nous encourage à envisager nos congénères comme de la marchandise et menace notre capacité à ressentir de l’empathie. Même si son postulat est moqué par une grande partie des experts qui se penchent sur son travail, il prend tout son sens lorsqu’il touche à la question du consentement. L’introduction de combinaisons et de gants qui procurent les sensations de la VR en vrai implique qu’en cas d’abus sexuels dans le cadre d’un jeu multijoueurs, la victime ne verra plus seulement les gestes de ses agresseurs, elle les sentira. Évidemment, la majorité des innovations technologiques de grande envergure ont, à un moment, questionné l’éthique et les principes du droit. Mais la différence avec la VR, c’est qu’elle ne crée pas simplement de nouvelles manières d’interagir, elle crée de nouveaux degrés d’immersion, qui peuvent brouiller la frontière entre le virtuel et la réalité. Brian Shuster, fondateur de HoloGirls, entreprise leader sur le marché du VR porn, estime de son côté qu’il y a une grosse part de personnification dans la VR, qui transpose les barrières morales de la réalité dans le monde virtuel. Pour lui, une personne cachée sous un casque de VR ne doit jamais se sentir au-dessus ou au delà des frontières morales et juridiques du monde réel. Les promesses du sexe en réalité virtuelle sont peut-être nombreuses, mais les questions éthiques qu’il soulève n’en sont pas moins inquiétantes. Source : Mic/Medium