Quelque part entre Robocop et Minority Report, des chercheurs chinois ont créé une intelligence artificielle capable d’identifier des crimes et de formuler un réquisitoire contre les criminels, révélait le South China Morning Post le 26 décembre.

L’IA a été développée et testée par le parquet populaire de Pudong, à Shanghai, le plus grand tribunal pénal régional du pays. Elle peut déposer une plainte basée sur la description d’une affaire criminelle en cours avec plus de 97 % de précision. « Jusqu’à un certain point, le système peut remplacer un procureur dans le processus décisionnaire », affirment les chercheurs dans un article publié dans la revue Management Review consulté par le South China Morning Post.

L’équipe de chercheurs a construit le système à partir d’une intelligence artificielle déjà existante appelée « System 206 ». Des procureurs chinois s’en servaient jusqu’ici pour aider à l’évaluation de preuves et déterminer si un suspect pouvait représenter un danger pour la société. Cependant, cet outil était limité puisqu’il ne pouvait pas « participer aux processus de dépôts de plainte ni proposer de peine », explique l’équipe dans l’article. Il aurait fallu pour cela que l’IA puisse identifier et supprimer les informations non pertinentes d’une affaire, et appréhender le langage humain grâce à son réseau neuronal.

La nouvelle IA développée à Shanghai, elle, en est capable. Pour être plus précis, son système peut identifier et formuler un réquisitoire pour les huit chefs d’accusation les plus communs dans le district : fraude à la carte bancaire, jeux d’argent, conduite dangereuse, agression caractérisée, entrave à l’exercice de la justice, vol, fraude et même « dissension politique ».

Évidemment, la nouvelle soulève des interrogations. Un avocat anonyme a ainsi déclaré que bien que 97 % soit un taux de réussite assez élevé, « il y aura toujours un risque d’erreur. […] Qui sera responsable quand ça arrivera ? Le procureur, la machine ou celui qui a créé l’algorithme ? ». Pour l’instant, l’IA est toujours en phase de tests, mais si la tendance récente se confirme, on peut s’attendre à ce que les machines prennent de plus en plus de place dans le processus judiciaire chinois.

Source : South China Morning Post