La Norvège est en train de construire le plus grand parc éolien du monde, mais les quantités phénoménales d’énergie qui y seront produites seront en partie utilisées pour la production de gaz et de pétrole, relatait Reuters. L’autre partie est destinée à l’exportation.

La Norvège a un immense projet de production d’énergie éolienne, qui doit être opérationnel à l’horizon 2040. Le but est de transformer un pays qui a construit sa richesse sur le pétrole et le gaz en un exportateur massif d’électricité renouvelable. Mais tout est devenu quelque peu bizarre quand le projet, appelé Hywind Tampen, a été confié au géant de l’énergie norvégien Equinor, qui s’occupe déjà de l’extraction de gaz et de pétrole pour le pays.

Dans un communiqué, la compagnie avance qu’une fois que Hywind Tampen sera pleinement opérationnel, elle contrôlera presque la moitié des éoliennes offshore du monde. Mais dans le même temps, Equinor est déjà le deuxième plus gros exportateur de gaz naturel d’Europe. D’ailleurs, le même communiqué précise qu’environ 35 % de l’énergie nécessaire à la production de pétrole et de gaz naturel d’Equinor sera désormais fournie par l’éolien, ce qui reviendra à diminuer de 220 000 tonnes les émissions de dioxyde de carbone et de 110 000 tonnes celles d’oxyde d’azote chaque année.

Avoir pour projet de produire de l’énergie propre destinée à l’exportation tout en l’utilisant pour maintenir sa production d’énergies fossiles peut donc sembler bien ironique. Pour l’instant, le pétrole et le gaz naturel représentent 60 % des exportations de la Norvège, et bien que le pays compte le plus grand nombre de voitures électriques par habitant, le gouvernement ne semble pas prêt à diminuer sa production d’énergies fossiles. Enfin, le gouvernement norvégien a promis à l’UE de baisser de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030…

Source : Reuters