L’entrée en guerre des Russes en Ukraine a été suivie par l’annonce de nouvelles sanctions contre la Russie, voulues notamment par les États-Unis. Des sanctions qui ont fortement déplu au directeur de l’agence spatiale russe Roscomos, Dmitri Rogozine, qui a menacé à demi-mot de faire s’écraser la Station spatiale internationale sur les États-Unis s’ils décidaient de bloquer la collaboration spatiale avec la Russie, relate CNN le 25 février.

Tandis que les affrontements font rage sur le territoire ukrainien, le bras de fer diplomatique se poursuit. Le président des États-Unis Joe Biden a annoncé hier de nouvelles sanctions destinées à faire de la Russie « un paria sur la scène internationale ». Si elles sont majoritairement économiques, elles comptent également affecter l’intégration de la Russie à des projets spatiaux communs, tel que celui de la Station spatiale internationale (ISS). Ce que Dmitri Rogozine n’a pas du tout apprécié. Le directeur de Roscomos a alors répondu aux États-Unis d’une manière surréaliste, en menaçant de faire tomber l’ISS sur les États-Unis.

« Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur les États-Unis ? » a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Et il ne s’est pas arrêté aux Américains, menaçant également d’autres pays : « Il existe également la possibilité de laisser tomber cette structure de 500 tonnes sur l’Inde et la Chine. Voulez-vous les menacer avec une telle perspective ? » Avant de conclure que « l’ISS ne survole pas la Russie, donc c’est vous qui prenez tous les risques ».

Ces déclarations, couplées à l’action politique menée par le Kremlin, risquent fort de couper la Russie du reste du monde, économiquement comme politiquement. La présence de la Russie dans l’ISS est d’ailleurs régulièrement critiquée par les Américains, après notamment qu’elle a intentionnellement fait exploser l’un de ses satellites avec un missile. Un nuage de plus de 1 000 débris spatiaux s’était alors libéré. Mais les sanctions n’effraient pas Rogozine, qui estime la Russie capable de plus d’indépendance. « Comme vous l’avez remarqué, nous continuons à fabriquer nos propres engins spatiaux », a-t-il déclaré. « Nous les construirons en développant la production des composants et des dispositifs nécessaires chez nous. »

Source : CNN