Pendant que Yuga Labs, l’entreprise qui détient le Bored Ape Yacht Club, engrange des millions depuis que le phénomène NFT est devenu viral, l’artiste qui a créé leur design ne touche aucun pourcentage de cet énorme marché. Dans une interview au magazine Rolling Stone publiée le 26 janvier, Seneca révèle que sa rémunération n’était « absolument pas idéale ». Un comble pour une technologie censée bénéficier aux artistes numériques.

Les gagnants de l’histoire ne sont pas les artistes. Les célèbres Bored Apes, ces avatars de singes en NFT vendus jusqu’à plusieurs millions de dollars l’unité par le Bored Ape Yacht Club, ont permis à l’entreprise Yuga Labs d’accéder à une fortune colossale. Mais les artistes à l’origine de la conception de ces singes iconiques sont loin d’être aussi enthousiastes. Seneca, l’artiste principale à l’origine des Bored Apes, raconte l’expérience conflictuelle qu’elle a vécue en travaillant dans le milieu des NFT.

Les croquis préparatoires de Seneca

Seneca a créé la majorité des croquis à l’origine des Bored Apes. Elle n’a pas dessiné chaque accessoire dont sont affublés les singes, mais c’est à elle qu’on doit leur design général. « Peu de gens savent que j’ai fait ces dessins, ce qui est terrible pour un.e artiste », a-t-elle déclaré. Elle ajoute que Yuga Labs l’a payée, mais que le montant « n’était certainement pas idéal » au vu du travail qu’elle a fourni, et pour lequel elle ne touche pas la moindre royalty. Si elle n’est pas autorisée à révéler la somme exacte, elle a pourtant la conviction de s’être faite avoir.

Cette première expérience en tant qu’artiste NFT a permis à Seneca d’en tirer des leçons précieuses. Par la suite, elle veut continuer à travailler dans le domaine, mais en prenant plus de précautions. Pour elle, les artistes doivent demander des redevances et des contrats intelligents avant de se lancer dans l’aventure NFT. Yuga Labs n’a pas encore réagi à la polémique.

Source : Rolling Stone