Des biologistes américains ont enfin compris pourquoi les dauphins sourient tout le temps. Un examen approfondi des organes reproducteurs de grands dauphins a non seulement révélé que les femelles cétacés possèdent un clitoris, mais que sa disposition anatomique le rend encore plus perméable au plaisir sexuel que celui des femmes humaines, nous informait le New York Times le 10 janvier.

Les dauphins ont peut-être la vie sexuelle la plus épanouie de l’océan. Contrairement à la plupart des espèces animales, ils ont des relations sexuelles fréquentes qui ne servent pas uniquement à la reproduction. Et l’une des raisons à cela pourrait être la présence d’un clitoris chez les femelles, destiné à leur procurer du plaisir. Un examen approfondi du tissu clitoridien de grands dauphins communs (Tursiops truncatus) a révélé des ressemblances avec le clitoris humain, mais aussi quelques différences, voire des améliorations. Les chercheurs indiquent dans la revue Current Biology que les organes génitaux des femelles dauphins sont remplis de nerfs sensoriels et de tissus spongieux, très sensibles au contact physique, mais aussi que leur clitoris est plus développé et « potentiellement mieux placé pour le plaisir coïtal », car plus proche de l’entrée du vagin que chez les humaines.

Selon Patricia Brennan, biologiste évolutionniste dans le Massachusetts, les résultats de l’examen indiquent que le clitoris du grand dauphin est 100 % fait pour procurer du plaisir à l’animal lors d’un rapport sexuel. Elle ajoute que les rapports chez les dauphins sauvages peuvent être indifféremment hétérosexuels ou homosexuels. « Les femelles se stimulent mutuellement le clitoris avec leur museau ou leurs nageoires », explique la biologiste. « Elles se masturbent également en frottant leur clitoris contre des objets situés au fond de la mer. » La biologiste fait aussi remarquer que de nombreux aspects de la sexualité féminine sont encore mystérieux pour les biologistes – et ce chez toutes les espèces.

Les dauphins « pourraient avoir quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes », estime Patricia Brennan. « Nous avons beaucoup à apprendre de la nature. » En effet, les théories sur la stimulation clitoridienne féminine, l’orgasme ainsi que la fertilité abondent et les chercheurs ont bien l’intention d’étudier le lien entre tous ces aspects de la sexualité et de la reproduction, avec les dauphins pour sujets d’étude.

Source : The New York Times