La politique de surveillance du gouvernement de Xi Jinping a-t-elle des limites ? Pas d’âge, en tout cas, puisqu’un programme expérimental mené dans dix écoles de la province du Guizhou introduit depuis le mois de décembre 2018 l’utilisation d’ « uniformes intelligents » – comprendre munis de puces permettant aux enseignants et aux parents de suivre à la trace les enfants.

« Ces uniformes nous permettent de connaître l’heure exacte de leur arrivée et de leur départ de l’école », a expliqué Lin Zongwu, le directeur d’une des écoles, au journal sous contrôle étatique Global Times. Si les enfants loupent l’école sans permission, une alarme est déclenchée. Et s’ils tentent de déjouer le système en échangeant leurs uniformes, l’alarme est encore sonnée, grâce à un dispositif de reconnaissance faciale placé à l’entrée de l’école qui enregistre de pair le visage des enfants et la puce qui leur est attribuée.

Chacun de ces « uniformes intelligents » contient deux puces de localisation qui, d’après la société qui les fabrique, peuvent résister à des températures allant jusqu’à 150°C et supporter au moins 500 lavages en machine. En plus de surveiller leurs faits et gestes, la puce est apparemment aussi capable de dire quand l’attention d’un enfant baisse en classe, et elles peuvent être utilisées pour payer la cantine ainsi que des fournitures scolaires.

Naturellement, tout le monde n’accueille pas l’innovation à bras ouverts en Chine et certains utilisateurs de Weibo (une plateforme locale équivalente à Twitter) ont exprimé des craintes quant à cet excès de surveillance technologique. Mais dans une société aux accents de plus en plus orwelliens, les voix dissonantes font écho dans le vide.

Source : The Global Times