Le Japon a testé avec succès un système capable de fournir avec constance et stabilité une forme d’énergie renouvelable indépendante du vent ou du soleil, relatait Bloomberg le 30 mai. Il s’agit d’une turbine géante qui se sert des courants océaniques pour produire de l’électricité.

Depuis plus d’une décennie, la firme japonaise IHI Corp. développe une turbine sous-marine qui transforme les courants océaniques en une source sûre et permanente d’électricité. L’immense machine ressemble à un avion de ligne, avec deux turbines à la place des réacteurs et un “fuselage” central abritant un système d’ajustement de la flottabilité. Appelé Kairyu, ce prototype de 33 tonnes est destiné à être ancré dans le sol à une profondeur de 30 à 50 mètres sous la surface.

Une fois en place, Kairyu exploitera le courant de Kuroshio, l’un des plus puissants du monde, qui circule le long de la côte est du Japon, et transmettra l’électricité via des câbles posés sur les fonds marins. « Les courants océaniques ont l’avantage en termes d’accessibilité au Japon », explique Ken Takagi, professeur en politiques de technologie océanique à la Tokyo Graduate School of Frontier Sciences. « L’éolien est plus pertinent géographiquement en Europe. »

L’autre avantage des courants océaniques, c’est leur stabilité. Ils circulent régulièrement, avec très peu de fluctuations dans leur vitesse ou leur direction, ce qui leur donne un facteur de capacité – la mesure de la fréquence de production – de 50 à 70 %, là où l’éolien atteint péniblement les 30 % et le solaire les 15 %.

« Le Japon n’a pas la chance d’avoir beaucoup de d’énergies alternatives », conclut Takagi. « Les gens diront peut-être que ce n’est qu’un rêve, mais on se doit d’essayer tout ce qui est possible pour arriver au zéro carbone. »

Source : Bloomberg