Que peut-on faire avec une disquette, de nos jours ? Après qu’Apple, en 1998, puis Dell, en 2003, les ont retirées de leurs systèmes de fonctionnement, les disquettes sont aujourd’hui devenues des antiquités. Mais un récent rapport du Comité des comptes publics affirme que ces vieilles technologies sont toujours d’actualité… à tel point qu’elles seraient même utilisées au sein du programme nucléaire américain. On pourrait être penser logiquement que les vieux ordinateurs se font rares de nos jours. Cependant, à chaque fois qu’on utilise une carte de crédit, qu’on monte à bord d’un avion ou qu’on réalise des transactions bancaires, ces systèmes vieux de plusieurs décennies sont bel et bien utilisés. Des banques aux systèmes de contrôle du trafic aérien, en passant par certains outils militaires, tous s’appuient sur ces technologies périmées. Exemple : le Système de contrôle et de commande automatique du Pentagone utilise encore un ordinateur vieux de 53 ans, construit à l’époque des IBM Series/1. Pour stocker ces informations, des disquettes de 20 centimètres, d’une capacité de mémoire de 500 kilooctets, sont utilisées. Il en faudrait quatre pour sauvegarder une chanson au format MP3. 2931315831_67688576a3_z Disquette 8 pouces (20 cm) Pourquoi vouloir remplacer une technologie éprouvée par une autre qui pourrait comporter des failles ? C’est la position que défend la porte-parole du Pentagone, le lieutenant-volonel Valerie Henderson : « Pour faire court, ce système est toujours utilisé parce qu’il marche. » Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’ordinateur est capable de « gérer des fonctions liées aux missiles balistiques intercontinentaux, aux bombes nucléaires et aux avions de ravitaillement ». 8399133951_751498e022_k Missiles Titan, Thor et Minuteman. L’âge de ces systèmes n’est pas problématique : depuis 40 ans, ceux-ci tournent tout seuls. Du moment que le matériel informatique ne casse pas, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne fonctionnent pas durant les 40 prochaines années. Plus petits, ces derniers ne s’encombrent pas de la complexité des systèmes modernes. Il faut néanmoins remplacer les antiquités informatiques IBM Series/1, et la réponse pourrait se trouver dans les ordinateurs de dernière génération : grâce à des émulateurs, il est désormais possible de recréer les systèmes informatiques d’autres ordinateurs. Il suffirait donc, pour éviter la dépense liée à la casse des anciens, de créer un émulateur de l’IBM Series/1 qui fonctionne sur des équipements informatiques plus récents, et ainsi rendre immortel le logiciel antique sur lequel repose une partie du programme nucléaire de la première puissance militaire du monde. Source : The Conversation Le programme nucléaire américain commence là. ↓ losal