xvm5fac2a44-c771-11e6-adad-3999a46f423c Le 16 décembre dernier, à l’issu d’un match opposant le Mukura Victory Sports au Rayon Sport, le football rwandais a changé. Alors que le Mukura menait 1-0, Moussa Camara, l’attaquant du Rayon, a foncé vers les cages de l’équipe adverse pour dérober un petit objet dissimulé par le gardien. Il s’agissait vraisemblablement d’un juju, une poupée ensorcelée qui devait servir à protéger les cages d’un but. Trois minutes plus tard, Moussa Camara a marqué. Le match s’est terminé sur le score de 1-1. https://youtu.be/qgI2HaojJiY Au Rwanda, comme dans de nombreux autres pays d’Afrique, la sorcellerie et les rituels du genre sont monnaie courante. La fédération rwandaise de football a donc pris l’affaire très au sérieux, instaurant de nouvelles règles en la matière. Désormais, les joueurs reconnus coupables de sorcellerie écoperont d’une amende de 100 000 francs rwandais (116€) et de trois matches de suspension. Les entraîneurs et les clubs, quant à eux, seront respectivement condamnés à 200 000 (232€) et 500 000 francs rwandais (580€). La FERWAVA (la Fédération rwandaise de football) a justifié sa décision en expliquant que, d’une part, il n’y avait aucune raison de croire en la sorcellerie et que d’autre part, ce changement participera à limiter les violences lors de rencontres, sur et autour du terrain. En 2003, la sélection nationale rwandaise avait battu l’Uganda 1 à 0 lors d’une rencontre qui s’était terminée en émeutes. Les ougandais se disaient convaincus que leurs adversaires avaient utilisé la sorcellerie pour s’imposer. «Puisqu’il n’y a pas de moyens scientifiques de prouver l’utilisation de la sorcellerie, ces mesures se baseront sur les rapports des arbitres et tout élément laissant penser à l’utilisation de la sorcellerie», a affirmé Vedaste Kayiranga, président de la fédération, dans le New Times, un quotidien rwandais. Même si elle prête à sourire, au Rwanda, l’affaire a été prise très au sérieux. Le football, c’est pas du Quidditch. Sources : New Times