Crédits : Vivek Kumar

Alors que les baleines à bosse ont des chants différents selon les régions où elles vivent, les scientifiques ont découvert une zone où elles se rassemblent pour s’apprendre leurs mélodies. L’étude parue dans la revue Royal Society Open Science à ce sujet est relayée par le New York Times.

La baleine à bosse est une espèce migratrice. Si elle passe une grande partie de l’année en Antarctique, elle peut parcourir jusqu’à 25 000 km par an, afin de rejoindre la chaleur des tropiques pour se trouver un·e partenaire pendant la saison d’accouplement, durant l’hiver austral (entre avril et septembre). Pour séduire une femelle, les mâles bondissent hors de l’eau avec panache et donnent de la voix.

Mais une étude publiée le 4 septembre dans la revue Royal Society Open Science soutient qu’il existe un endroit pour lequel les mastodontes sont prêts à rompre avec leur routine et se mélangent à d’autres groupes pour s’apprendre des chants : l’île de Raoul, à environ 700 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande.

L’espèce est connue pour ses chants complexes. La science n’est pas encore capable d’affirmer avec certitude le rôle de ces chants dans les parades sexuelles, mais il est possible qu’ils servent entre autres à sélectionner les partenaires. On sait que les baleines qui vivent dans une même région ont des chants similaires, comme un hit local que chacune reprendrait à sa sauce.

En se dirigeant vers l’océan Indien, les baleines s’arrêtent près de l’île de Raoul, les groupes se mélangent et enseignent aux autres leurs « chansons ». Il s’agit finalement d’un véritable karaoké pour baleines à bosse et les chercheurs·euses n’avaient encore jamais vu ça.

« Prenez la chanson que nous entendons chez les baleines en Nouvelle-Calédonie cette année. L’année prochaine, nous entendrons des éléments de cette chanson chez les baleines à Tonga », explique Rochelle Constantine, professeure de biologie à l’université d’Auckland et coauteure de cet article, fière d’avoir découvert ce lieu de transmission incroyable.

Source : The New York Times