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Dans la ville de Binalonan, à environ trois heures au nord de Manille, il est désormais interdit par la loi de faire circuler des rumeurs, rapportait le Wall Street Journal le 25 avril dernier. Les habitants de cette petite localité des Philippines risquent de payer une amende s’ils font courir des bruits dans un lieu public.

Dans le quartier de Moreno, où la loi est entrée en vigueur dès 2017, les délinquants pris sur le fait ont écopé d’une amende de 500 pesos et d’un après-midi de TIG, qu’ils ont passé à collecter des détritus dans les rues de la ville. « Nous n’avons pas eu de récidiviste », se félicite le président du conseil municipal Jovelyn Manaois. « Personne ne veut passer pour une commère. »

Cette mesure radicale a été mise en place par le maire Ramon Guico III afin d’augmenter la productivité des habitants de la ville. À première vue, l’idée est contre-intuitive, mais Guico s’appuie sur une théorie qu’il juge imparable. D’après lui, les gens se laissent aller à partager des ragots (ou chismis, comme on dit aux Philippines) durant l’été, quand les températures atteignent des cimes caniculaires. Ils se réunissent alors à l’ombre et discutent de tout et de rien, et parfois disent n’importe quoi.

« Quelle perte de temps », a confié Manaois au WSJ. « On s’imagine pourtant que les gens ont mieux à faire. » Et par mieux à faire, il veut dire travailler. Le maire insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’entraver la liberté d’expression des habitants, mais bien d’empêcher que des conflits naissent autour d’histoires d’argent, de relations ou de propriétés sur la base de fausses rumeurs.

Sources : The Wall Street Journal/Vice