Crédits : Isaiah Nengo / Stony-Brook University C’est en creusant sous des tonnes de cendres volcaniques près du lac Turkana, au nord du Kenya, que les anthropologues du De Anza College ont découvert en 2014 un crâne de primate peu commun. Datant de 13 millions d’années, il n’est pas plus gros qu’un citron. Après l’avoir minutieusement étudié, les chercheurs annoncent dans Nature qu’il s’agirait du spécimen le mieux conservé de cette espèce à avoir été découvert… et il pourrait aujourd’hui nous en dire long sur l’histoire de l’évolution. Découvert par l’équipe du professeur Isaiah Nengo de l’université américaine de Stony-Brook, « ce crâne est quasiment complet. Il ne lui manque que les dents de lait, qui ont été cassées », explique à l’AFP Paul Tafforeau, paléoanthropologue à l’ESRF. C’est d’ailleurs au sein de cet établissement que le spécimen a été numérisé en trois dimensions, comme l’indiquent ces photos publiées dans Nature : https://twitter.com/nature/status/895331370410561537?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.20minutes.fr%2Fsciences%2F2115491-20170810-decouverte-crane-primate-age-13-millions-annees-chamboule-theories-evolution-grands-singes Ces analyses ont permis de découvrir que le jeune singe, surnommé Alesi, appartenait à une nouvelle espèce du genre Nyanzapithecus… qui n’est autre qu’une branche primitive des hominoïdes, aussi appelés « grands singes », dont les homo sapiens font partie. Il permet donc de se faire une idée bien précise de ce à quoi ressemblait le fameux ancêtre commun aux grands singes et aux êtres humains. D’après Isaiah Nengo, Alesi avait une dentition semblable à celle des gibbons et l’oreille interne d’un chimpanzé. Il aurait vécu pendant le Miocène (soit entre 23 et cinq millions d’années avant notre ère) et aurait fait partie d’une ethnie présente pendant dix millions d’années en Afrique. « Sa découverte montre que ce groupe était proche de l’origine des grands singes actuels et des humains, et que cette origine était en Afrique », ajoute le chercheur. Pour Paul Tafforeau, « cela invalide donc en grande partie la théorie dite du “ticket aller-et-retour”, qui soutient que le groupe des hominoïdes serait apparu en Afrique, aurait évolué en Asie pour ensuite revenir sur ses terres natales. » Sources : Nature / AFP