Les conséquences des essais nucléaires sur les sites naturels sur lesquels ils ont pris place sont souvent des secrets bien gardés. Pendant la guerre froide, Américains et Européens ont conduit une série de tests nucléaires à la puissance plus dévastatrice encore qu’Hiroshima et Nagasaki, secouant déserts et atolls reculés.

L’atoll de Bikini

Entre 1946 et 1958, 23 essais nucléaires ont été conduits par les États-Unis dans les îles Pacifique de Bikini. En 1954, « Castle Bravo » constituait la bombe H la plus puissante jamais testée. Après celle-ci, les habitants des atolls voisins, Rongerik et Rongelap, n’ont eu d’autre choix que de déserter la zone. Une incroyable augmentation du nombre de cancers et de déformations a été observée durant les années qui ont suivi ces essais. Ils ont contaminé les eaux et les terres de l’atoll, les rendant tout simplement inhabitables.

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Les sites d’essais du Nevada

En 1950, le président Truman a décidé de dédier le comté de Nye, dans le Nevada, à des essais nucléaires. 928 bombes ont été testées en un temps record, créant la plupart du temps d’énormes champignons radioactifs s’élevant dans le ciel. Une bombe particulièrement dévastatrice surnommée « Dirty Harry » a créé un champignon si grand et si toxique qu’il aurait rendu le ciel rouge et empli l’air d’un insupportable goût métallique. Une autre explosion, celle de « Sedan », aurait créé un cratère de 400 mètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur. Alors que le site est aujourd’hui ouvert aux touristes, de nombreux secrets planent encore sur la zone, par ailleurs toujours soumise à de nombreux essais chimiques officieux. nevada-test-site-1 sedan-crater

Sukhoy Nos

En octobre 1961, l’Union soviétique a provoqué la plus importante explosion jamais observée par l’homme : « la bombe du Tsar ». Un champignon de 64 kilomètres de hauteur et d’une centaine de kilomètres de diamètre s’est élevé dans le ciel de Severny Island, située tout près des côtes nord-ouest de la Russie. Trois fois plus puissante que « Castle Bravo », « la bombe du Tsar » possédait 1 570 fois la puissance toxique des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki. tsara-bomb-fireball-1 tsar-bomba-blast

Les atolls de Mururoa et Fangataufa

Entre 1966 et 1996, la Polynésie française a été le théâtre d’essais nucléaires qui ont dévasté sa faune, sa flore et ses fonds marins. D’après Greenpeace, les bombes en question auraient également contaminé le Pérou et les côtes néo-zélandaises. En 1974, face à la pression internationale, la France décide d’abandonner officiellement ses tests nucléaires en Polynésie française. Ils se poursuivront pourtant officieusement jusqu’en 1994. Sous la surface, les conséquences de ces tests sont encore aujourd’hui très importantes. L’île de Mururoa se serait abaissée d’1,5 mètres dans l’océan. Un an tout juste avant que le traité d’interdiction complète des essais nucléaires soit signé, Jacques Chirac a mené une nouvelle série d’essais nucléaires dans la zone. La dernière détonation dans cet atoll date du 17 janvier 1996. Pour cet énorme préjudice écologique, les demandes de réparation par la Polynésie française sont de plus en plus importantes et trop peu entendues. french-blast abandoned-french-site Crédits : AFP/DR Un témoignage impressionnant. ↓ losal