Les fascinants rats-taupes nus ont déjà fait l’objet de plusieurs études mais aujourd’hui, une équipe de scientifiques aurait réussi à expliquer pourquoi ces rongeurs sont immunisés contre le cancer, rapportait le Guardian mercredi 1er juillet. Une capacité incroyable qui pourrait, espère-t-on, être synthétisée.

Ces rongeurs sans poils originaires d’Afrique de l’Est peuvent vivre une trentaine d’années en captivité. S’ils fascinent tant les scientifiques, c’est qu’ils sont dotés de véritables super-pouvoirs : ils ne ressentent pas certaines douleurs et peuvent survivre durant un long moment sans oxygène. Ah, et ils sont « immunisés » contre le cancer.

C’est la rareté des cancers chez les populations de rats-taupes nus qui intéresse avant tout les chercheurs. À l’origine de ces recherches, une étude parue en 2013 et publiée par des chercheurs américains qui affirmaient que lorsque des cellules cancéreuses sont injectées dans ces rongeurs, ils ne développent pas de cancer.

Les scientifiques de l’université de Cambridge ont alors tenté de vérifier cette étude en la reproduisant. Publiées dans Nature le 1er juillet, leurs expériences établissent un constat surprenant qui vient appuyer les résultats obtenus il y a sept ans. Les cellules génétiquement altérées des rats-taupes nus se transforment ainsi en gélose, une substance inhibant le développement de bactéries et de cancers.

Mais pour être certains que ces rongeurs présentent une certaine immunité contre les cancers, les chercheurs de Cambridge leur ont injecté, en plus des cellules cancéreuses, des sections d’ADN modifié qui ont eu pour effet de favoriser l’apparition de cancers chez ces créatures.

Les chercheurs pensent ainsi que les rats-taupes nus ne sont pas intrinsèquement plus résistants au cancer que les autres rongeurs, mais que d’autres facteurs doivent exister pour expliquer leur rareté chez leur espèce. Le jour où l’on mettra le doigt dessus, il sera peut-être possible de synthétiser ce facteur d’immunité contre le cancer pour en prémunir les êtres humains.

Source : The Guardian