Vue d’artiste de trous noir supermassifs en orbite  — Crédits : Josh Valenzuela/UNM C’est une découverte extraordinaire. Des astronomes ont observé pour la toute première fois une paire de trous noirs supermassifs en orbite l’un autour de l’autre, à des centaines de millions d’années-lumière de la Terre. Cette découverte est le fruit de plus de deux décennies de travail et va nous permettre d’étudier la nature de cet incroyable phénomène cosmique. « Nous scrutons l’espace depuis très longtemps à la recherche d’un duo de trous noirs supermassifs en orbite – c’est ce qui arrive quand deux galaxies fusionnent », a déclaré Greg Taylor, un des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique responsables de l’étude, publiée le 27 juin. « Même si nous avions théorisé le fait que cela devait arriver, personne n’en avait jamais vu jusqu’à maintenant. » Crédits : UNM L’équipe d’astronomes a observé le couple de trous noirs d’une galaxie nommée 0402+379, située à quelque 750 millions d’années-lumière de la Terre. D’après Katherine Bansal, l’auteure principale de l’étude, la masse combinée de ces deux trous noirs supermassifs serait 15 milliards de fois supérieure à celle du Soleil, et leur période orbitale serait de 24 000 ans. Ce qui signifie que malgré des décennies de recherche, les scientifiques ont été incapables d’observer la moindre courbure dans leur orbite. Pour observer ces trous noirs supermassifs, les astronomes ont utilisé le Very Long Baseline Array (ou « réseau à très longue ligne de base »), dans les Îles Vierges, qui se compose de dix radiotélescopes. C’est en mesurant les différentes fréquences de signaux radio émis par les trous noirs que les astronomes ont pu déterminer leur trajectoire. L’événement observé par le professeur Bansal et son équipe est d’autant plus important pour nous qu’il est prémonitoire. En effet, dans un lointain futur – plusieurs milliards d’années –, la galaxie d’Andromède devrait entrer en collision avec la Voie lactée. « Les trous noirs supermassifs ont une influence énorme sur les étoiles qui les entourent, ainsi que sur la croissance et l’évolution d’une galaxie », explique Greg Taylor. « En apprendre davantage sur eux et sur ce qu’il se passe quand ils fusionnent l’un avec l’autre pourrait ainsi être important pour notre compréhension globale de l’univers. » L’équipe reprendra l’observation des deux trous noirs d’ici plusieurs années pour confirmer leurs observations présentes. D’ici là, on peut se réjouir d’une découverte aussi exceptionnelle.   Sources : UNM Newsroom/The Astrophysical Journal