Un magasin Intermarché du Tarn-et-Garonne a décidé d’afficher les photos des cinq « voleurs du mois » à l’entrée de l’établissement, afin de dissuader les clients de voler. Mais la décision est loin de faire l’unanimité, indique La Dépêche le 31 mars.

Pour répondre à une augmentation significative du nombre de vols dans leur magasin ces derniers temps, les gérants d’un Intermarché situé à Verdun-sur-Garonne n’ont pas fait dans la demi-mesure. À défaut d’afficher un portrait de leur employé du mois, ils ont choisi d’exposer les portraits de personnes ayant volé dans le supermarché, grâce aux images des caméras de surveillance.

Sous les photos, sur lesquelles le visage des individus est parfaitement reconnaissable, est inscrite la mention « les voleurs du mois ». Les gérants ont indiqué que cette mesure leur permettait de « se défendre avec leurs propres moyens », face à la recrudescence de vols de bouteilles d’alcool ou de lames de rasoirs ces derniers jours.

« Nous sommes confrontés à des réseaux mafieux, notamment de Géorgiens qui pillent nos rayons », s’est justifié le cogérant du magasin Denis Savariaux. « Ce ne sont pas des citoyens lambda que l’on affiche sur ce tableau, et on n’a pas fait cela pour faire le buzz. Ce que l’on veut avec cette action, c’est qu’ils sachent qu’on les connaît et qu’ils ne reviennent plus », a précisé son épouse.

Située aux frontières de la légalité, la démarche n’a pas plu à tout le monde. Accusée notamment de négliger la présomption d’innocence, celle-ci a été dénoncée par le responsable départemental du groupement des franchisés d’Intermarché, qui a indiqué qu’il ne « cautionnait pas cette démarche, qui n’engage que cet adhérent indépendant ». « Ce sont eux qui ont pris cette position en infraction avec la loi, même si on peut comprendre leur agacement face à ces vols répétés », ajoute-t-il. De même, de nombreux clients se sont montrés choqués, et beaucoup n’approuvent pas la méthode. « Je trouve ça un peu étonnant de mettre comme ça en public, sachant que ça peut être réglé à l’amiable entre les gens concernés. Ça me choque un peu », a réagi l’un d’entre eux.

Source : La Dépêche