Alors que le pays est de plus en plus touché par une crise monétaire, neuf employés d’une banque libanaise ont été pris en otage par un homme furieux exigeant qu’on lui retire 45 000 euros de son propre compte épargne, relatait Vice le 26 janvier.

Abdullah al-Saii, 37 ans, est accusé d’avoir pénétré dans une agence bancaire de la plaine de la Bekaa armé d’un pistolet et brandissant une grenade, avant de s’arroser d’essence et de menacer de s’immoler par le feu après qu’on lui a refusé le retrait en liquide de ses propres économies. Les médias locaux rapportent que les employés, terrifiés, l’ont alors autorisé à retirer une partie de son argent, dont il avait besoin pour les liquidités de son café.

Al-Saii a été érigé en héros par une grande partie de la population libanaise, dont les citoyens sont contraints de ne retirer qu’une quantité limitée de leur argent depuis octobre 2019. La mesure a été décidée par les autorités locales pour éviter que les banques soient vidées après que la livre libanaise a commencé à être dévaluée. La crise économique n’a malheureusement pas pu être évitée et le cours de la monnaie a chuté de 95 % sur les deux dernières années, précipitant le pays dans la misère. Les Nations unies estimaient en 2021 que 78 % de la population libanaise vivait sous le seuil de pauvreté.

Le procureur général libanais a ordonné aux autorités du village de Saii de récupérer l’argent liquide qu’il avait confié à sa femme, qui reste en liberté. Les unions bancaires ont fait valoir que l’action entreprise par Saii mettait en danger les employés d’autres banques à travers le pays et ont demandé à ce que les autorités locales augmentent les mesures de sécurité pour éviter des incidents similaires.

Abdullah al-Saii est actuellement en prison où il a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention. Le gouvernement libanais est en pourparlers avec des donateurs internationaux pour renflouer les caisses de l’État, mais les progrès de ces discussions dépendent de l’avancée des réformes politiques du pays, qui sont pour l’instant au point mort.

Source : Vice