D’après Paul Krugman, prix Nobel d’économie en 2008 pour ses travaux sur les économies d’échelle et le marché international, il existe des similitudes inquiétantes entre les cryptomonnaies et la crise des subprimes des années 2000, écrivait-il dans le New York Times le 27 janvier.

Pour Paul Krugman, le tour que prend le marché des cryptomonnaies, particulièrement avec l’apparition des NFT, a de quoi faire peur. « Les cryptos ne menacent pas le système financier – les chiffres ne sont pas assez importants pour cela –, mais il y a de plus en plus d’indicateurs qui montrent que les risques pris par les utilisateurs retombent de façon disproportionnée sur ceux qui ne savent pas vraiment ce qu’ils font et sont en mauvaise position pour en assumer les effets négatifs », explique-t-il dans un long article paru dans le journal new-yorkais.

L’économiste fait partie des meilleurs analystes de la crise économique mondiale de 2008. Alors quand il affirme, pour schématiser, que la crise des cryptomonnaies actuelle et la dévaluation de leurs valeurs établissent un parallèle évident avec le crash du marché des subprimes dans les années 2000, qui a plongé l’économie mondiale dans le chaos pour de nombreuses années, il y a de quoi s’alarmer.

Dans les années 2000, des sociétés financières accordaient de nombreuses hypothèques à des gens qui ne pouvaient pas se le permettre, et qui ne comprenaient pas dans quoi ils s’engageaient, ce qui a fait effet boule de neige et a mené à la crise financière que l’on connaît. Aujourd’hui, si Krugman ne croit pas exactement à une nouvelle récession à cause des cryptos, il pointe cependant du doigt les NFT et d’autres investissements de ce type, qui sont particulièrement appréciés de la classe moyenne et de groupes marginaux. La plupart, cependant, sont des scams.

Le plus grand marché virtuel de NFT, OpenSea, reconnaît volontiers le problème : « Nous avons récemment remarqué une augmentation exponentielle des inscriptions d’utilisateurs. Plus de 80 % des NFT créés depuis sont des œuvres plagiées, de fausses collections et des spams », a déclaré la plateforme. Qu’une telle proportion de NFT soit fausse, et qu’il soit si facile pour des investisseurs sans expérience de perdre des milliers de vrais dollars, voilà qui rappelle effectivement la crise des subprimes.

Source : New York Times