Crédits : Götz Ulrich

À l’heure des commémorations de l’Holocauste, la police allemande enquête sur la vente de bières aux étiquettes d’inspiration nazie dans l’est du pays. Les symboles du IIIe Reich sont interdits outre-Rhin, rappelle la BBC ce lundi 27 janvier.

« J’ai tellement honte », confie Götz Ulrich, chef de district à Bad Bibra, dans l’est de l’Allemagne. Pour lui, cela ne fait aucun doute, les néo-nazis ont délibérément cherché la provocation, 75 ans après la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau par les troupes russes. Comble de l’horreur, les bières se sont vendues jusqu’à la rupture de stock.

Sur les bouteilles, tout est fait pour rappeler le régime d’extrême droite : l’étiquette est marron comme les uniformes des Nazis et le symbole de l’aigle est reproduit avec une croix de fer à l’intérieur d’une couronne au lieu d’une croix gammée. Le lettrage gothique est également un standard de la propagande néo-nazie. Malheureusement, la loi allemande n’interdit pas l’utilisation de l’aigle du Reich ou de la croix de fer s’ils ne sont pas combinés avec une croix gammée.

Crédits : Götz Ulrich

Des « codes » néo-nazis ont en outre été utilisés pour le prix d’une caisse de bière. Elle coûtait 18,88 euros, le 18 correspondant à la première et huitième lettre de l’alphabet, soit AH pour les initiales d’Adolf Hitler. Quant à 88, cela renvoie aux deux H de « Heil Hitler ».

Le magasin vendant la bière faisait partie de la chaîne Getränke-Quelle, qui a affirmé qu’il s’agissait d’une décision d’un franchisé indépendant. Par ailleurs, des médias allemands rapportent que la bière a d’abord été mise en vente via Internet, puis relayée par Tommy Frenck, activiste néo-nazi tristement célèbre. Ce dernier est gérant d’un pub près de Themar, ville où un festival néo-nazi est organisé chaque année.

Source : BBC