Michael Williams, un habitant de Chicago âgé de 65 ans, a été accusé à tort de meurtre en août 2020 sur la foi de conclusions erronées d’une intelligence artificielle utilisée par la police, révélait une enquête d’Associated Press le 20 août. Le retraité n’a été libéré qu’un an plus tard.

Accusé d’avoir tué un jeune homme de son quartier en mai 2020, Michael Williams a été emprisonné en août de l’année dernière. Mais l’unique preuve accablant Williams n’était pas matérielle non plus qu’un témoin oculaire. Il s’agissait d’un rapport de ShotSpotter, un système algorithmique de détection de coups de feu. Le système a analysé une vidéo de sécurité ainsi que l’enregistrement d’une détonation captée par un réseau de micros de surveillance, concluant que Williams avait tiré sur la victime, causant sa mort. Un an après l’arrestation de Williams, les autorités ont finalement abandonné leurs poursuites par manque de preuves et le suspect a été libéré.

Le système ShotSpotter fait régulièrement des erreurs d’appréciation, notamment lorsque des feux d’artifice sont tirés ou que des voitures pétaradent, des sons qui peuvent être assimilés à des coups de feu par l’IA. Cette technologie peut donc engendrer de fausses accusations et, dans le cas de Michael Williams, faire condamner un homme innocent à la prison. Le rapport de ShotSpotter n’a jamais été proprement encadré ou examiné par des expert.e.s, ce qui compromet fondamentalement sa validité.

« Nous avons le droit constitutionnel de confronter tous les témoins et les preuves retenus contre nous, mais dans ce cas précis, ShotSpotter est l’accusateur, et il n’y a aucun moyen de déterminer s’il est précis, contrôlé, calibré ou si quelqu’un a manipulé ses données », argue Katie Higgins, l’avocate de Michael Williams. « La conséquence la plus grave est d’être condamné pour un crime que vous n’avez pas commis. »

Source : Associated Press