Derrière les portes fermées de la Cour d’assises de Paris, trois personnes se présentent devant un juge et une salle quasi-déserte. Soupçonnés d’avoir trahi leur pays au profit de la France, ils sont jugés du lundi 6 au vendredi 8 juillet pour pour « livraison d’information à une puissance étrangère », « atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » et « intelligence avec une puissance étrangère ». Le huis-clos a été requis afin d’empêcher « la divulgation d’informations touchant à la défense nationale », de sorte que le banc des jurés est vide.

Agent de la DGSE en poste à Pékin, Henri M. a été rappelé en France après avoir entamé une liaison avec l’interprète chinoise de l’ambassadeur. Il a pris sa retraite et est retourné en Chine en 2003 pour l’épouser. Pierre-Marie H. a lui été arrêté à l’aéroport de Zurich avec du liquide après avoir rencontré un contact chinois sur une île de l’océan Indien. Son épouse est mise en examen pour « recel de bien provenant d’intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».

Leurs cas sont sans doute peu courants, mais ils viennent s’ajouter à d’étonnantes suspicions apparues fin 2018.

Le loup blanc

Autour du palais du Luxembourg, dans le prospère VIe arrondissement de Paris, une étrange passion a longtemps grandi au mépris de tous, comme le lierre sur les murs. Elle était fièrement cultivée. Benoît Quennedey partageait avec gourmandise son intérêt pour la Corée du Nord, ce « pays que l’Occident adore détester ». Au mieux, cet administrateur de la Direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins du Sénat passait pour une plante exotique, au pire pour de l’herbe folle. « Il est connu comme le loup blanc dans la maison », souffle le sénateur André Gattolin, à qui il a présenté « un groupe cryptocommuniste qui prônait la grande réconciliation » avec le régime de Pyongyang. On fait plus fréquentable.

Aujourd’hui, cette lubie ressemble à une feuille de vigne. Placé en garde à vue à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dimanche 25 novembre, l’homme de 42 ans a été mis en examen pour « trahison par livraison d’informations à une puissance étrangère », et « intelligence avec une puissance étrangère ». Il est rentré chez lui le jeudi soir suivant, avec l’interdiction de contacter certaines personnes et de quitter le territoire. Beaucoup de ceux qui l’ont côtoyé préfèrent de toute manière éviter d’en parler. Ils ne souhaitent « pas commenter cette affaire » ou ne « pas s’exprimer car il y a une instruction en cours ». S’estimant éclaboussé « si les faits incriminés étaient avérés », le Sénat l’a suspendu provisoirement.

Benoît Quennedey

Lorsqu’il a appris la nouvelle, Pierre Nicolas Bapt est « tombé de [s]a chaise ». Ce secrétaire national du Mouvement radical, social et libéral (MRSL) le voyait tous les 45 jours, du temps où la formation s’appelait Parti radical de gauche (PRG). Benoît Quennedey y adhérait avant sa fusion avec le Parti radical, en 2017. « Plus qu’étonné, j’étais abasourdi », confie le militant. Car le Dijonnais était un « gentil garçon » en phase avec la ligne de la formation politique. « Je connaissais son attirance pour la Corée du Nord, enfin pour les Corée, mais je n’ai jamais senti chez lui une admiration profonde pour le régime dictatorial », ajoute Bapt. Cela dit, « je ne pense pas que la DGSI arrête à tort ».

Après un an de filature, l’agence de renseignement française a perquisitionné son appartement, dans le Ve arrondissement de Paris, son bureau au Sénat et le domicile de ses parents, à Dijon. Ceux-ci assurent qu’il « n’avait pas accès à des documents liés au secret défense ». Après avoir étudié à Sciences Po, Benoît Quennedey est passé par l’École nationale d’administration (ENA). Cela ne fait pas de lui un « énarque », souligne un ancien collègue de promo : « Il a abandonné l’ENA avant la fin de la scolarité et n’a jamais été nommé dans l’un des corps de sortie. Son nom n’apparaît pas sur l’arrêté du 29 avril 2003, qui nomme les élèves de la promotion. » Cette année-là, le Bourguignon devient fonctionnaire au Sénat.

Au lieu de la commission des affaires étrangères et de la défense qu’il convoite, on l’affecte à celle des finances puis de l’architecture, du patrimoine et des jardins. Alors Benoît Quennedey assouvit sa passion pour les relations internationales ailleurs. En 2005, il rejoint l’Association de l’amitié franco-coréenne, dont il prendra la présidence en avril 2017. Au retour de ses sept voyages au royaume ermite, il vante un pays où « il n’y a pas de papiers par terre », « la santé et l’éducation sont gratuites », allant jusqu’à parler de « modèle de développement ». L’administrateur du Sénat se veut contre-point : « Toute personne qui parle de la Corée du Nord s’expose, si elle ne prend pas les thèmes habituels, à se voir rétorquer qu’elle ne peut être qu’un suppôt du pire régime au monde », déplore-t-il.

Auteur de deux livres sur le sujet, L’Économie de la Corée du Nord en 2012 : Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? (Les Indes savantes, 2013) et La Corée du Nord, cette inconnue (Ed. Delga, 2017), il se rend une huitième et dernière fois à Pyongyang, en septembre 2018, où il croise Gérard Depardieu. La DCRI est sur ses pas. « Je n’aurais jamais pensé… », soupire aujourd’hui Pierre Nicolas Bapt. Si Benoît Quennedey est présumé innocent, son cas en rappelle un autre. « On lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Les bras m’en tombent ! » s’était exclamé le Premier ministre de l’époque, Georges Pompidou. Il parlait d’un certain Georges Pâques.

De bons amis

Quand les parents de Benoît Quennedey sont parvenus à joindre la DGSI, on leur a assuré qu’il était défendu par un avocat. Mais « au nom du secret défense », l’identité de ce conseil ne leur a pas été donnée. « Ça ne doit pas être tendre quand la DGSI interroge quelqu’un », imagine Pierre Nicolas Bapt. À moins que la version des services recoupe celle du suspect. Après seulement une demi-heure d’interrogatoire, Georges Pâques décide d’avouer, ce 12 août 1963, dans les locaux de la DST, l’ancêtre de la DGSI. « Donnez-moi du papier et un stylo s’il vous plaît, je vais tout vous raconter, tout mettre par écrit », lance ce membre du service de presse de l’OTAN, au 13 de la rue des Saussaies, à quelques pas de l’Élysée.

« L’histoire a commencé à Alger en 1944. Depuis quatre ans, nous vivions dans une atmosphère tendue et nos esprits ne se proposaient plus que deux buts : abattre l’Allemagne et préparer un monde dans lequel la guerre serait impossible. Je pensais que l’URSS aurait un rôle capital à jouer après la victoire. » Réfugié en Algérie pendant la Seconde Guerre mondiale pour résister aux nazis, Pâques a fait part de ses craintes à son médecin, Imek Berstein, un an plus tôt. Ce communiste rescapé des camps de concentration lui a suggéré de rencontrer un conseiller de l’ambassade soviétique, M. Gouzovsky. « Nous parlâmes, discutâmes, devînmes bons amis », écrit Pâques.

Georges Pâques

À la faveur de la déroute nazie, les deux hommes se retrouvent à Paris en 1944. La ville sera bientôt reprise par les Américains, qui viennent de débarquer sur les côtes normandes, tandis que les Soviétiques progressent à l’est. Mais ils placent aussi leurs pions en France. Gouzovsky prête 200 dollars à Pâques et lui jette : « Vous les rendrez quand vous pourrez, ce sont des fonds secrets. » Au cabinet du ministère de la Marine où il travaille alors, les gradés prennent un accent particulièrement belliqueux à l’évocation de l’hydre soviétique. Cela l’effraie. Après un bref passage au ministère chargé des Affaires musulmanes, il entre au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

Piliers majeurs de la résistance, les Communistes sont débarqués du gouvernement en 1947, année du plan Marshall. Cette aide financière massive des États-Unis à l’Europe « supposait que ces pays s’aident eux-mêmes en se débarrassant des communistes » , constate Jacques Fauvet, journaliste au Monde, dont il prendra plus tard la direction en chef. « J’en demeurai effondré », relate Pâques. « Je crus de mon devoir de communiquer aux Soviétiques tous les éléments d’information que je possédais sur la politique française, et surtout sur la politique américaine. Toutes les fois qu’une crise politique se dessinait, j’essayais de l’expliquer, d’en prévoir les conséquences. »

Ce fils d’artisans de Chalon-sur-Saône se plaît à jouer un rôle dans la diplomatie. En catholique pratiquant, passé par l’École normale supérieure, il est fier d’apporter sa pierre à l’édifice de la paix, alors que tout le monde paraît occupé à en enlever. George Pâques est même prêt à le faire plus officiellement. Sa vocation n’est pas de grenouiller à l’ombre de ministres qu’ils estime souvent moins compétents que lui. Alors il se présente aux élections législatives en 1951 sur la liste d’un Républicain indépendant, André Moynet, autrement dit un homme de droite. Lui-même passe pour un intellectuel conservateur, intègre, sérieux et même proche de l’Organisation armée secrète (OAS) favorable à la domination française de l’Algérie. Mais la candidature échoue.

Les espions et agents doubles n’ont pas disparu avec la guerre froide.

La taupe

La France ne tient pas la bride qu’en Algérie. Elle fait aussi la guerre en Indochine avec le soutien des États-Unis. En marge d’une manifestation pour la paix organisée le 28 mai 1952, le dirigeant national du Parti communiste français, Jacques Duclos, est arrêté à Paris. Dans son coffre, la police retrouve deux pigeons « visiblement destinés à transmettre des messages ». En clair, le député est suspecté de tuyauter Moscou. On le libère finalement le 1er juillet faute de preuve. Les oiseaux devaient en réalité être servis au dîner. Comme lui, Benoît Quennedey paye-t-il sa position hétérodoxe, dont il ne fait d’ailleurs aucun secret ? « Un espion se cache par définition et ne s’affiche pas à la tête d’une association de soutien au régime qu’il servirait ! » défend son éditeur, Aymeric Monville.

En passant pour un homme de droite, George Pâques a ainsi une parfaite couverture. « De retour à Paris, un peu désappointé et démuni d’argent, mes amis soviétiques m’aidèrent modestement à me rétablir », avoue-t-il. En 1955, cet agrégé d’italien est promu directeur adjoint du BCDI (Bureau central de documentation et d’information). À ce poste, il doit mettre de l’ordre dans la politique français au Maghreb et au Moyen-Orient pour le président du Conseil, Edgar Faure. Certains diraient qu’il s’agit d’avoir des idées simples pour un Orient compliqué. « Largement ravitaillé en informations par la présidence, les Affaires étrangères et le Sdece (Service de contre-espionnage extérieur), j’en vins à la conclusion que nos principaux adversaires dans le monde arabe et en Afrique étaient les compagnies pétrolières américaines et le gouvernement des États-Unis qui se faisait leur instrument », rapporte-t-il.

Par son intermédiaire, des télégrammes d’ambassadeurs et des synthèses du Sdece passent à Moscou. À partir de 1958, depuis le secrétariat général de la Défense nationale (SGDN), il peut même communiquer des documents de l’état-major général de la défense nationale et de l’Otan. Voilà sa manière de « travailler à la réalisation de la grande politique [qu’il] prêtai[t] au général de Gaulle : reconstituer une Europe suffisamment forte pour servir de pont entre le monde américain et le monde soviétique. » Hypermnésique, selon l’écrivain Pierre Assouline, qui lui a consacré la biographie Une Question d’orgueil (Gallimard), la taupe soviétique connaît des dizaines d’opéras par cœur. Il est moins manuel. Incapable de copier les dossiers lui-même, il doit les emporter, à midi, pour les faire photographier par les agents du KGB, avenue de Breteuil ou rue du Temple.

Georges Pâques

À l’été 1962, c’est heureux, Georges Pâques est nommé directeur adjoint de l’information de l’Otan. « Mes correspondants s’en réjouirent fort. Vassili Vlassov me dit qu’il fallait redoubler de précautions, car si mes relations avec les Soviétiques étaient connues, je perdrais mon emploi. Il décida qu’il valait mieux éviter Paris et nous rencontrer à la campagne. Pour cela, il me conseilla de remplacer ma vieille Dauphine par une voiture en meilleur état, et il me remit 300 000 francs pour payer la différence. » Désormais, les documents doivent être remis devant l’église de Feucherolles, dans les Yvelines.

À l’hiver 1962, un agent du KGB en poste à Helsinki demande à voir le chef de station de la CIA dans la capitale finlandaise. Anatoli Mikhaïlovitch Golitsyne veut passer à l’ouest, il est prêt à renseigner les Américains pour cela. D’après cet Ukrainien, des documents de l’Otan sont arrivés sur le bureau du Soviet suprême depuis Paris. Qui les a transmis ? Il l’ignore. Mais le patron de la DST, Marcel Chalet, sait désormais par Washington qu’il y a une taupe. Il la ferre non sans mal jusqu’à ce qu’un « interlocuteur de qualité », d’après ses confidences recueillies par Libération, lui révèle ce qu’il pense de Pâques : « Ce n’est certainement pas un homme de droite », indique-t-il le mardi 4 août 1963. Pâques est fait.

Orgueil et préjugés

Pierre Assouline et Marcel Chalet déchiffrent le comportement de Georges Pâques de la même manière. « Georges Pâques n’a jamais eu l’occasion d’être chef, mais souvent un brillant second », observe l’ex-patron de la DST. « Faute de pouvoir jouer un rôle principal dans la lumière, on le joue dans l’ombre. Typique. Son ressort, comme pour beaucoup d’agents secrets, c’est l’orgueil. » Alors qu’il priait les services français de ne pas dévoiler son identité, elle est diffusée dans les journaux en quelques jours. Condamné à perpétuité le 7 juillet 1964, il est gracié en mai 1970 par Georges Pompidou, un ancien camarade de l’École normale supérieure. Il s’éteint le 19 décembre 1993, peu après la chute de l’Union soviétique.

Shi Pei Pu, l’espion chanteur d’opéra

Les espions, agents doubles et autres officiers de renseignement retournés n’ont toutefois pas disparu avec la guerre froide. En 1997, un ancien responsable de contre-espionnage de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) est nommé chef du renseignement en Chine. Sa femme reste en France. « Ça aurait dû être une alerte, à peine arrivé, il avait déjà une faiblesse a exploiter », se lamente un ancien membre de l’agence. Car ce Henri M. tombe vite sous les charmes de l’interprète de l’ambassadeur, une jeune femme qui a déjà entretenu une relation avec un membre du corps diplomatique français à Pékin. Craignant qu’elle soit ce qu’on appelle dans le jargon une « hirondelle », autrement dit une envoyée du pouvoir chargée de récolter des confidences sur l’oreiller, l’ambassadeur réclame son retour dans l’Hexagone.

À en croire un ex-espion interrogé par Marianne, « un ressortissant chinois ne pouvait pas avoir de relation avec un Occidental sans autorisation des services ». Remercié par la DGSE, Henri M. fonde une société d’import-export de meuble avec un autre Français ainsi que l’interprète chinoise en 2002. L’année suivante, il rallie Pékin et se marrie avec celle-ci. Le 24 mai 2018, il est interpellé et mis en examen, avec un autre retraité des services, pour « livraison à une puissance étrangère d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », « intelligence avec une puissance étrangère », « collecte d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation » et « compromission du secret de la défense nationale par une personne dépositaire du secret de la défense nationale ».

Si l’agence de renseignement chinoise, le Guoanbu, a approché Henri M., elle a de longue date bien d’autres informateurs en France. Dans les années 1960, le chanteur d’opéra Shi Pei Pu est parvenu à soutirer des informations au diplomate Bernard Boursicot en se faisant passer pour une femme. Ce dernier a été condamné à six ans de prison en 1986 pour « intelligence avec des agents d’une puissance étrangère ». Plus récemment, en 2005, une stagiaire de Valeo, Li Li Huang, a été arrêtée pour avoir fauché de grandes quantités de données dans les ordinateurs de l’équipementier. Renault a démis de ses fonctions trois hauts cadres six ans plus tard, les accusant d’espionnage industriel pour l’empire du Milieu. Ils ont finalement été réintégrés, ayant visiblement été victimes de dénonciations calomnieuses.

Ces derniers temps, Henri M. cherchait à renouer contact avec d’anciens collègues. A-t-il trahi pour l’amour d’une femme ? À la DGSE, en tout cas, « sauf rares exceptions, une femme ne “traite” jamais un homme et vice versa », assure un ancien membre, Pierre Siramy, auteur de 25 ans dans les services secrets. « Ce n’est pas le cas de certains services concurrents. Les Russes, par exemple, n’hésitent pas à utiliser des Mata Hari pour séduire de possibles sources. » L’inverse est aussi vrai. Dans les années 2000, des agents français ont mis sous surveillance un membre du FSB russe. En suivant une femme qui sortait de chez lui, au petit matin, ils sont remontés jusqu’au boulevard Mortier, où se trouve le siège de la DGSE. Elle y travaillait en tant qu’analyste.

Le 20 décembre 2017, la DGSI a monté une opération visant à éloigner un agent du GRU, (la direction générale des renseignements russe) sous couverture. Un employé du Quai d’Orsay dans la combine a proposé des fichiers confidentiels à Alexeï Guennadievitch O. Au moment de leur remise, des policiers étaient là pour les arrêter. Selon les informations de Mediapart, la DGSE a quant a elle procédé à des interceptions de sécurité vis-à-vis d’un Russe agissant lui aussi pour le compte du GRU, à l’abri d’une couverture diplomatique. Ce dernier aurait recruté une taupe au sein même du cabinet militaire de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense d’alors.

« Il dit qu’il n’a rien à se reprocher. »

La Corée du Nord a-t-elle la sienne au Sénat en la personne de Benoît Quennedey ? Le Dijonnais « clame son innocence. Il dit qu’il n’a rien à se reprocher », a déclaré vendredi 30 novembre son avocat, Florian Lastelle. « M. Quennedey est extrêmement ému et scandalisé du traitement médiatique qu’il a reçu ces derniers jours dans la mesure où il découvre l’atteinte qui a été portée à son honneur et à sa réputation. » Est-ce l’orgueil qui parle ?


Couverture : Ben Rosett