Une équipe de minéralogistes américains a découvert un minéral noir inconnu dans un diamant extrait des profondeurs de la Terre, rapportait Nature le 11 novembre.

Des minéralogistes et géophysiciens américains ont détecté, au cœur d’un diamant enfoui à 660 kilomètres sous la terre au Botswana, des fragments d’un minéral noir encore jamais découvert. La « davemaoite », nommée en l’honneur du géophysicien Ho-kwang (Dave) Mao, n’existait jusqu’ici qu’en théorie. Mais après cette excitante trouvaille, elle est officiellement inscrite en tant que nouveau minéral à l’Association internationale de minéralogie.

Le minéral se compose de silicate de calcium (CaSiO3). Cet élément produit généralement de la wollastonite, un minéral blanchâtre qu’on trouve généralement à la surface de notre planète. La différence entre les deux minéraux est liée à leurs structures cristallines : la davemaoite se forme essentiellement sous haute pression et haute température, donc dans les profondeurs de la Terre. Lorsqu’il remonte à la surface, le minéral se décompose et c’est pour cela qu’il n’avait jamais été observé jusqu’ici.

Le diamant en question
Crédits : Natural History Museum of Los Angeles County

Prisonnier d’un diamant, le minéral a été détecté grâce à une technique avancée analysant le comportement de rayons X projetés à des endroits précis du diamant. L’équipe a réussi à détecter la davemaoite, qui mesure seulement quelques micromètres. D’après les scientifiques, le minéral jouerait un rôle géochimique capital dans les profondeurs terrestres. Il pourrait contribuer à générer une grande quantité de chaleur sous terre. Il montre également que les diamants peuvent se former très bas sous nos pieds, et que de nombreux minéraux encore jamais découverts pourraient s’y trouver.

« Un tel échantillonnage direct du manteau inférieur inaccessible comblerait notre manque de connaissances sur la composition chimique de l’ensemble du manteau de notre planète », d’après YingWei Fe, géophysicien à la Carnegie Institution for Science de Washington, D.C. On pourrait en apprendre davantage sur ce qui compose réellement les profondeurs de la Terre. L’ensemble de l’étude a été publiée en ligne le 11 novembre dans la revue Science.

Source : Nature