Un organisme des grandes profondeurs – Crédits : NASA « L’œuf ou la poule ? » Les résultats d’une nouvelle étude, qui aborde la manière dont les gènes fonctionnent, élève le débat de l’évolution qui questionne la naissance de la vie sur Terre. Qu’est-ce qui est arrivé en premier ? La réplication de l’ARN (acide ribonucléique) ou le métabolisme ? L’hypothèse selon laquelle la vie sur Terre a d’abord capturé l’énergie des réactions chimiques avant d’en copier les codes a été remise au gout du jour. L’étude a été publiée dans Plos One au début du mois de mai. Si la réplication des gènes nécessite de l’énergie et que notre métabolisme est réglementé par des enzymes fabriquées par des gènes, comment pouvons-nous posséder des gènes sans métabolisme ou encore, un métabolisme sans gènes ? Gustavo Caetano-Anollés, de l’université de l’Illinois, et son collègue Ibrahim Koc, de l’université technique de Gebze en Turquie, ont trouvé des raisons supplémentaires de penser que la vie a commencé à se métaboliser avant d’être liée aux premiers gènes. Les deux hommes ont utilisé une base de données de génomes du Gene Ontology Consortium. Ils ont sélectionné 249 organismes et ont comparé, non seulement leurs séquences, mais aussi les fonctions spécifiques de chacun de leurs gènes. « La meilleure façon de comprendre un organisme est d’étudier ses fonctions », affirme Caetano-Anollés. Ils sont partis du principe que deux fonctions sont communes à tous les êtres vivants : le métabolisme et la liaison. « Il est logique que ces deux fonctions soient apparues très tôt, car les molécules ont d’abord eu besoin de générer de l’énergie par métabolisme, mais elles ont aussi dû interagir avec d’autres molécules par liaison », explique Caetano-Anollés. Cette découverte mise en parallèle avec de précédentes preuves justifiant l’hypothèse « du métabolisme en premier » amène les experts à penser que la vie est apparue comme ceci : de courtes séquences d’ARN associées à des réactions de libération d’énergie déjà existantes ont permis le développement de gènes primitifs, qui ont provoqué l’association de molécules avant d’entraîner des apparitions de formes plus complexes. En plus de donner de précieuses informations sur l’origine de la vie, cette démarche pourrait nous donner des indices sur la façon dont les gènes pourraient développer de nouvelles fonctions dans le futur. Source : Plos One