Une étude rapportée par National Geographic le 12 janvier démontre que la longévité du règne de l’empire Wari, un empire pré-inca qui était situé dans l’actuel Pérou, était notamment due à l’utilisation fréquente d’une bière mélangée à des hallucinogènes.

Dans cette étude originellement publiée dans la revue Antiquity, les archéologues affirment que les hallucinogènes mélangés à la bière ont permis à l’empire Wari de renforcer son contrôle sur les populations. Lors des fêtes, la communauté Wari mélangeait des hallucinogènes issus de l’arbre vilca à la bière. Ce mélange a permis la création de liens pendant les célébrations et a renforcé la place des dirigeants en tant que fournisseurs de drogues. La découverte a été faite sur le site archéologique de l’avant-poste Wari de Quilcapampa, au Pérou, où des restes botaniques ont été retrouvés.

Au cours des travaux menés par le Royal Ontario Museum, les archéologues ont découvert sur le site plus d’un million de restes botaniques, dont les premières graines jamais découvertes de vilca, un arbre aux propriétés hallucinogènes. L’équipe a également trouvé des preuves de l’existence de la « chicha », une boisson alcoolisée proche de la bière, brassée à partir du vilca. Les éléments trouvés suggèrent que la boisson était utilisée lors de grands festins, et que le vilca était ajouté afin de renforcer les effets psychoactifs de la boisson. D’après l’étude, la drogue était également utilisée par inhalation dans l’empire voisin de Tiwanaku. Une pipe vieille de 4 000 ans qui contenait des composés de la plante a également été trouvée sur le site inca de Cueva.

Les sujets de l’empire Wari consommaient du vilca dans les festins organisés par les élites qui « cimentaient les relations sociales et soulignaient l’hospitalité de l’État », selon l’étude. Cette stratégie aurait contribué à renforcer le contrôle politique de l’empire. « Ces individus étaient en mesure d’offrir des festins psychotropes collectifs mémorables, mais veillaient à ce qu’ils ne puissent pas être reproduits indépendamment », indique l’étude. La difficulté de préparation de la boisson a permis aux Wari qui la confectionnaient d’obtenir un statut spécial.

Même si le vilca était déjà connu des archéologues, ils ont découvert sur le site de l’avant-poste Wari de Quilcapampa un autre mode de consommation de cette drogue. L’empire Inca ultérieur a également adopté ce mode de consommation, même s’ils préféraient la bière à base de maïs.

Source : National Geographic