L’ingérieure et entrepreneuse kényane Nzambi Matee a eu une idée fantastique : transformer des déchets plastique destinés à s’entasser dans les décharges en briques de construction. Commercialisées par sa société Gjenge Makers, ses briques éco-friendly peuvent supporter deux fois plus de poids que des parpaings en béton, confiait-elle à Reuters au début du mois de février.

Gjenge Makers est basé à Nairobi, au Kenya, où la pollution plastique est un sérieux problème. Une étude de la Direction environnementale du Kenya a par exemple conclu que 50 % des bêtes élevées dans la région ont du plastique dans leur estomac. Dès 2017, le gouvernement a donc interdit les sacs plastiques pour combattre cette pollution, et les plastiques à usage unique ont été bannis de toutes les zones naturelles protégées l’année dernière. Cependant, cela ne résout pas le problème des déchets déjà présents dans l’environnement.

Crédits : Gjenge Makers Ltd.

Nzambi Matee a donc décidé d’agir pour trouver une solution qui puisse aider à résorber les montagnes de déchets plastiques qui causent tant de problèmes au Kenya. L’ingénieure de 29 ans a donc eu l’idée de produire des briques de construction faites de sable et de plastique recyclé. Le résultat est un matériau à la fois plus léger et plus solide que le béton utilisé habituellement dans la construction.

« Notre matériau est cinq à sept fois plus solide que le béton », assure-t-elle. Sa petite usine peut à l’heure qu’il est en produire 1500 par jour. Elle a déjà recyclé 20 tonnes de plastique depuis 2017, et créé 120 emplois stables à Nairobi. Enfin, les briques de Gjenje Makers sont très intéressantes économiquement, puisqu’elles reviennent à 6,35 euros par mètre carré contre 80 euros pour les parpaings. Sa géniale invention lui a valu d’être couronnée « Jeune Championne de la Terre 2020 » par le programme environnemental des Nations unies en décembre 2020.

Source : Reuters