Les enquêteurs de la police scientifique auront bientôt le pouvoir de prédire une longue liste de caractéristiques permettant l’identification d’un suspect à partir d’un simple cheveu. Dévoilée au cours du rassemblement annuel de l’American Chemical Society, qui s’est déroulé du 2 au 6 avril dernier à San Francisco, une nouvelle technique d’analyse permettrait de déterminer avec une grande précision l’âge d’un individu, le genre auquel il appartient, ses habitudes alimentaires et sportives, s’il suit un traitement médicamenteux, sa masse corporelle, et même son pays d’origine. « Selon la question posée, l’analyse chimique d’un cheveu humain peut donner des précisions incroyables sur la vie et les habitudes d’une personne », a déclaré lors de la présentation le Dr. Glen Jackson, scientifique de l’université de Virginie-Occidentale qui a donné naissance à cette nouvelle méthode. « Qui vous êtes, où vous êtes allé, ce que vous avez mangé, quels médicaments vous prenez… On voit tout cela dans vos cheveux. » Jusque là, la technique d’examen des cheveux est plus prisée des séries policières que de la vraie police scientifique. Les méthodes employées pour le moment accusent une importante part d’imprécision et reposent essentiellement sur l’analyse au microscope de l’épaisseur, la couleur et la courbure du cheveu. Mais les avancées des techniques d’analyse d’ADN ont permis d’innocenter un nombre conséquent de personnes que les résultats de l’examen capillaire rendaient coupables aux yeux des autorités. L’organisme new-yorkais Innocence Project a révélé que sur les 349 personnes innocentées par les résultats de tests ADN depuis 1989 aux États-Unis, 46 % avaient été condamnés à cause de conclusions scientifiques erronées. Si la nouvelle méthode est adoptée massivement par les laboratoires de la police scientifique, une statistique aussi effrayante pourrait être revue à la baisse de manière considérable. Utile dans un pays où la peine de mort est toujours en vigueur. Source : American Chemical Society