Crédits : Hedvig Nilsson

Quand Firas Jumaah a vu six hommes armés débarquer pour le sauver, il n’a pas immédiatement fait le rapprochement avec sa prof de chimie. Et pourtant… c’est bien Charlotta Turner qui a envoyé ces mercenaires pour venir en aide à son étudiant, rentré chez lui en Irak quelques jours avant l’opération sauvetage, raconte NBC News. En août 2014, cette enseignante de l’université Lund, en Suède, a reçu un message alarmant de l’étudiant, rentré en Irak pour un mariage avec son épouse et leurs deux enfants. À quelques kilomètres de l’endroit où ils se trouvaient, Daech faisait des centaines de victimes et gagnait du terrain en leur direction.

Surprise par le message de Firas Jumaah, Charlotta Turner l’a immédiatement appelé : « Il était très triste, il pleurait. J’ai compris que la situation était sans espoir et qu’ils devaient fuir », se souvient la professeure. Incapable de rejoindre l’aéroport ou de passer la frontière, Firas a annoncé à son enseignante qu’il partait se cacher dans les montagnes, dans le nord du pays. Charlotta Turner a alors décidé d’intervenir en contactant le responsable de la sécurité de son université. « Il était évident que je devais l’aider et le ramener à la maison », affirme la professeure, qui raconte aujourd’hui leur histoire sur le site de l’université Lund.

Avec l’aide de sa fac, Charlotta Turner a fait appel à une société privée. Six mercenaires armés, équipés de gilets par balles et débarquant à bord de deux véhicules sont alors venus en aide à la famille Jumaah, et les a accompagnés à travers tous les points de contrôle. Après un long et périlleux voyage, le doctorant, son épouse et leurs deux enfants sont arrivés à l’aéroport et ont pu embarquer pour la Suède.

Une opération qui a coûté 5 800 euros à Firas Jumaah, bien heureux de les payer. « J’aurais payé 20 000 euros s’ils me l’avaient demandé ! » s’enthousiasme le désormais diplômé, qui travaille aujourd’hui dans la pharmaceutique. Longtemps restés discrets sur cette histoire traumatisante, Charlotta et Firas font aujourd’hui l’objet d’un documentaire, réalisé par une amie et collègue de la professeure.

Sources : Lund University / NBC News