Une équipe internationale d’astronomes a détecté les signaux radio les plus lointains à ce jour, d’après l’étude qu’ils ont publiée dans The Astrophysical Journal. Avant d’être interceptés par plusieurs observatoires sur Terre, ces derniers ont parcouru plus de 13 milliards d’années-lumière à travers l’univers, rapportait Vice le 8 mars.

Les signaux proviennent d’un quasar extrêmement puissant – un type spécial de noyau galactique qui émet d’énormes quantités de lumière et d’énergie. Après des années passées à rechercher ces signaux radios extrêmement rares, l’équipe, codirigée par Eduardo Bañados, astronome de l’Institut Max Planck en Allemagne, et Chiara Mazzucchelli, chercheuse à l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili, a finalement obtenu les données tant attendues. Dans la nuit du 12 janvier 2019, les scientifiques ont alors pu observer ce corps si particulier, connu sous le nom de P172 + 18, tel qu’il était lorsque l’univers n’avait que 780 millions d’années.

Le quasar fait partie d’un groupe extrêmement rare de quasars radio-forts qui existent à la limite de l’espace-temps. En son centre, un trou noir supermassif environ 300 millions de fois plus gros que le Soleil engloutit la matière à l’un des taux les plus élevés jamais observés à de telles distances. Bien que ce ne soit pas le quasar le plus lointain jamais observé – cet honneur va à J0313-1806, qui apparaît environ 100 millions d’années plus tôt dans le temps –, il est le plus éloigné à émettre un signal radio puissant.

« Trouver des quasars à des époques si anciennes, c’est déjà comme trouver une aiguille dans une botte de foin. Mais seulement 10 % des quasars présentent une forte émission radio, donc ces objets sont encore plus rares », explique Eduardo Bañados. Malgré la difficulté de la tâche, il a confirmé que l’équipe était « maintenant à la recherche de davantage d’objets similaires ».

Car les scientifiques n’arrivent toujours pas à expliquer comment ces objets gargantuesques sont apparus si tôt dans l’univers. En effet, les modèles suggèrent qu’il faudrait beaucoup plus de temps pour que ces monstres massifs évoluent. Mais les recherches à venir pourraient confirmer une théorie selon laquelle les jets de quasar radio, comme ceux de P172 + 18, agitent le disque gazeux dans le noyau galactique, accélérant la vitesse à laquelle le trou noir dévore la matière et se développe.

Source : Vice