Des chercheurs américains et indiens travaillant avec la NASA ont analysé quatre souches de bactéries trouvées à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Ce qu’ils ne s’attendaient pas à découvrir, c’est que trois d’entre elles étaient, jusqu’alors, totalement inconnues de la science, rapportait EurekAlert le 15 mars.

Les quatre souches ont été isolées entre 2011 et 2016 à différents endroits de l’ISS. Elles appartiennent à une famille de bactéries présentes dans le sol et l’eau douce. Celles-ci sont généralement impliquées dans la fixation de l’azote, la croissance des plantes et peuvent aider à arrêter les agents pathogènes.

L’une des souches a été identifiée comme une espèce connue appelée Methylorubrum rhodesianum. Les trois autres ont été séquencées et elles appartiendraient toutes à la même espèce, jamais identifiée auparavant. L’équipe a donc soumis les quatre souches à une analyse génétique pour rechercher des gènes qui pourraient être utilisés pour favoriser la croissance des plantes.

Methylobacterium jeotgali. (Aslam et al, Int. J. Syst. Evol. Microbiol. 2007)

« Pour cultiver des plantes dans des endroits extrêmes où les ressources sont minimes, l’isolement de nouveaux microbes qui aident à promouvoir la croissance des plantes dans des conditions stressantes est essentiel », expliquent deux membres de l’équipe, Kasthuri Venkateswaran et Nitin Kumar Singh, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.

« Cela contribuera davantage à l’identification des déterminants génétiques qui pourraient aider à la croissance des plantes dans des conditions de microgravité, et contribuer au développement de cultures végétales autosuffisantes pour les futures missions spatiales à long terme », ajoutent les chercheurs, qui ne semblent pas s’inquiéter de l’origine de ces microbes inconnus.

Ils ont d’ailleurs découvert que l’une des souches de l’ISS – IF7SW-B2T – avait des gènes prometteurs impliqués dans la croissance des plantes. Elle possède notamment un gène pour une enzyme essentielle à la cytokinine, qui favorise la division cellulaire dans les racines et les pousses. C’est un premier pas dans la recherche de diversité microbienne sur l’ISS, alors que plus de 1 000 échantillons ont déjà été collectés et attendent d’être analysés. Il se passe des choses bizarres dans l’espace.

Source : EurekAlert