La plus grande et la plus forte tempête de sable en une décennie a balayé le nord de la Chine du Xinjiang, à l’extrême ouest, jusqu’à la mer de Bohai. Elle a provoqué l’annulation de centaines de vols, la fermeture des écoles dans certaines villes et jeté un horrible voile sur des dizaines de millions de personnes, rapportait le New York Times le 15 mars.

La tempête, survenue après des semaines de smog, rappelle les « airpocalypses » que le pays subissait régulièrement il y a quelques années. Le gouvernement avait alors dû résoudre ce qui était devenu une crise politique et de santé publique. Ces efforts ont considérablement amélioré la qualité de l’air, en particulier autour de la capitale. Mais cette semaine, trois forces – le rebond industriel post-Covid, l’impact continu du changement climatique sur les déserts du nord de la Chine et une tempête hivernale tardive – se sont combinées pour créer un brouillard nocif et étouffant.

« Pékin est ce à quoi ressemble une crise écologique », a écrit Li Shuo, directeur des politiques de Greenpeace Chine, sur Twitter. Certains résidents de la capitale ont également expérimenté un tel niveau de pollution pour la première fois. « Je ne pouvais pas voir le bâtiment de l’autre côté de la rue », a témoigné Wang Wei, un étudiant de 23 ans qui a récemment déménagé depuis le Henan, une province du centre de la Chine. « Je ne pensais pas que le ciel pouvait être aussi jaune. »

La poussière a été soulevée par une rafale de neige qui a traversé la Mongolie au cours du week-end. Sur place, la tempête a renversé des tours électriques, coupant l’électricité dans plusieurs régions et tué au moins neuf personnes. À Pékin, les autorités ont ordonné aux enfants, aux malades et aux personnes âgées de rester à l’intérieur. Elles ont aussi conseillé à tous d’éviter toute activité inutile en extérieur. La pollution, qui a rendu l’air jaune orangé le matin et grisâtre l’après-midi, devait durer jusqu’à ce mardi matin.

Source : The New York Times