Pour la première fois, un ouragan a été détecté dans la haute atmosphère terrestre, rapporte une nouvelle étude initiée par l’université du Shandong, en Chine. L’énorme tourbillon de plasma qui s’étendait haut dans la magnétosphère a été enregistré en 2014 par les satellites, rapportait ScienceDaily le 2 mars.

Les détections faites le 20 août 2014 ont été révélées suite à une analyse rétrospective menée par des chercheurs chinois, anglais et norvégiens. D’après les données, l’ouragan est apparu au-dessus du pôle Nord, s’étendant sur un diamètre de 1000 kilomètres. D’une hauteur de 750 kilomètres, il se composait de multiples bras en spirale, tourbillonnant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en atteignant 7 500 km/h. S’il s’est comporté comme un ouragan classique en apparence, il a cependant fait pleuvoir des électrons dans l’ionosphère.

Cela a eu un effet étonnant : une gigantesque aurore boréale en forme de cyclone s’est formée sous l’ouragan. Le tout a duré près de huit heures, déposant de grandes quantités d’énergie dans l’ionosphère. Les conditions étaient par ailleurs calmes, ce qui posait un mystère, car d’habitude, les aurores sont provoquées par une pluie de particules chargées dans l’ionosphère causée par des vents solaires. Pour déterminer ce qui a causé ce phénomène, l’équipe a donc tenté de faire une modélisation.

« Les tempêtes tropicales sont associées à d’énormes quantités d’énergie, et ces ouragans spatiaux doivent être créés par un transfert inhabituellement important et rapide d’énergie éolienne solaire et de particules chargées dans la haute atmosphère de la Terre », explique le coauteur de l’étude Mike Lockwood, physicien de l’environnement spatial de l’université de Reading, au Royaume-Uni. Cependant, comme leur équivalent terrestre, ces derniers pourraient être assez courants. « Le plasma et les champs magnétiques dans l’atmosphère des planètes existent dans tout l’univers, donc les résultats suggèrent que les ouragans spatiaux doivent être un phénomène répandu », a-t-il précisé.

Il y a aussi des implications pour la Terre. Ces ouragans peuvent notamment provoquer d’importants effets météorologiques spatiaux comme « une augmentation de la traînée des satellites, des perturbations dans les communications radio haute fréquence et une augmentation des erreurs dans la localisation radar, la navigation par satellite et les systèmes de communication », selon le chercheur principal Qing-he Zhang. Mais sachant que les aurores peuvent être le produit d’ouragans spatiaux, et à quoi ressemblent ces aurores, il pourrait être possible d’identifier d’autres tempêtes de ce type à l’avenir.

Source : ScienceDaily