Des scientifiques viennent de créer un tout nouvel état de la matière, dans lequel on retrouve deux dimensions temporelles différentes, relate Vice ce 21 juillet.

Les qubits représentent la plus petite unité de stockage d’information quantique. Pour le développement de l’ordinateur quantique, ils sont essentiels. Pour circuler à travers les circuits de ces machines, ils doivent constamment garder une température proche du zéro absolu, à savoir environ – 273°C. Mais dans le même temps, ces particules ne doivent pas être distraites pas les champs magnétiques ou électriques. Toutes ces perturbations possibles posent de gros soucis aux scientifiques, car elles peuvent créer des erreurs importantes. Ils se sont alors mis à la recherche d’une solution qui pourrait venir à bout de tous leur maux.

C’est à ce moment que le nouvel état de la matière, qui décompose le temps en deux dimensions, entre en jeu. Dans ce cas-là, la notion de liquide, solide ou gaz est bien lointaine. À titre d’exemple, au lieu d’examiner comment la température peut transformer la matière, les chercheurs ont tenté de voir comment le temps pouvait maintenir les frontières d’une phase. Dans ce système, ce n’est plus la température, mais bien les erreurs dans un système quantique, qui amènent à un changement de phase. Le temps ainsi décomposé en deux dimensions agirait comme une sorte de bouclier et protègerait les qubits d’erreurs qui menacent de les perturber. Pour parvenir à obtenir ce temps bidimensionnel, l’équipe s’est tournée vers la séquence de Fibonacci.

« La séquence de Fibonacci est une séquence qui ne se répète pas mais qui n’est pas non plus totalement aléatoire, ce qui nous permet effectivement de réaliser deux dimensions temporelles indépendantes dans le système. Cela nous permet de fusionner deux dimensions temporelles en une seule direction temporelle », a déclaré Andrew Potter, professeur adjoint de physique et co-auteur de l’étude. Cette direction temporelle est concentrée sous la forme d’un laser, envoyé en direction des qubits. Cette initiative a permis de maintenir leur stabilité pendant 5,5 secondes, contre 1,5 secondes avec un laser classique. Une avancée très intéressante donc, dans le chemin qui mène à l’ordinateur quantique.

Source : Vice