Des scientifiques de l’université de Columbia ont mis au point une technique expérimentale très étrange qui permet de régénérer des poumons humains malades en les connectant à des cochons, nous apprenait le New York Times le 13 juillet. Si bizarre que cela paraisse, des poumons très endommagés de régénèrent ainsi en 24 heures seulement.

Un poumon endommagé a été remis en état de fonctionner en partageant son système circulatoire avec celui d’un cochon vivant. Cette procédure permet de tirer parti des mécanismes d’autoréparation des cellules de l’organisme humain et dépasse ainsi l’efficacité des techniques actuelles de restauration des poumons.

« C’est la mise en place de mécanismes de réparation biologique intrinsèques sur des périodes suffisamment longues qui nous a permis de récupérer des poumons gravement endommagés qui ne pourraient être sauvés autrement », expliquent le chirurgien Ahmed Hozain et l’ingénieur biomédical John O’Neill de l’université de Columbia, principaux chercheurs de l’étude.

Pour l’expérience, six poumons de donneurs ont été obtenus par l’équipe après avoir été rejetés pour la transplantation. Les cinq poumons de l’expérience ont été attachés via une canule jugulaire, au niveau du cou, à des cochons anesthésiés qui avaient été immunodéprimés, afin d’empêcher le système immunitaire du cochon d’attaquer les poumons. Le sixième poumon témoin a été attaché à un porc non immunodéprimé.

Alors que le poumon témoin s’est rapidement décomposé, le reste des poumons a montré une amélioration significative de la viabilité cellulaire, de la qualité des tissus, de la réponse inflammatoire et de la fonction respiratoire. Après 24 heures de partage de sang avec l’animal, le poumon endommagé a commencé à montrer des signes de réparation ; pas un rétablissement complet, mais beaucoup plus que ce que l’on avait cru possible. Cela suggère, selon les chercheurs, que leur plateforme de circulation croisée pourrait être utilisée en conjonction avec les techniques déjà existantes pour aider à restaurer les poumons qu’elles ne peuvent pas sauver seule.

Cette expérience pourrait faire date dans l’histoire des transplantations d’organes, où trouver un poumon sain pour un patient qui en a besoin est extrêmement compliqué, l’offre étant bien inférieure à la demande.

Source : The New York Times